Les métiers du déménagement font l’objet d’une grande méconnaissance du public, déplore Laurence Lechaptois, déléguée générale de la CSD (Chambre syndicale du déménagement). Les gens ne voient que le port de cartons. » Un constat partagé par Marc Buigues, porte-parole du réseau des Déménageurs bretons. « Contrairement à l’image véhiculée, un déménageur ne porte pas des cartons à longueur de journée. Nous devons communiquer sur le côté technique du métier. Outre le transport, le déménageur doit aussi fournir d’autres services : démontage, emballage, remontage, installation… » Le déménagement est un vrai métier qui ne s’improvise pas, souligne-t-il. Aussi le nouvel arrivant bénéficie-t-il rapidement de formations pour la réalisation de certaines tâches, comme l’emballage ou encore le démontage de certains meubles. Cette démarche vise ainsi également à éviter les accidents. Le secteur fait apparaitre diverses possibilités d’évolutions. « La conscience professionnelle est la première qualité d’un déménageur, avance Marc Buigues. À partir de là, s’il se montre sérieux, on lui propose très rapidement une évolution. » Les conducteurs déménageurs manquant cruellement, un salarié sérieux aura ainsi rapidement la possibilité de passer une Fimo et le permis. Le métier, même au niveau basique, fait apparaître différentes possibilités : « Le salarié peut se spécialiser dans le déménagement de particuliers, mais il peut ensuite rejoindre le déménagement d’entreprises ou encore le déménagement international, indique Laurence Lechaptois. Et dans ces secteurs, les offres sont très variées : télévendeurs, agent spécialisé en import/export… » Et parmi les compétences que les déménageurs peuvent développer, certaines sont insoupçonnées : « Nous avons besoin d’électriciens, indique Marc Buigues. Ce profil s’avère important dans le marché du déménagement d’entreprise, pour déplacer une prise par exemple. »
Autre idée fausse sur le secteur, le manque de modernité de ses métiers. La profession apparaît en réalité souvent avant-gardiste, soutient Laurence Lechaptois. « Nous avons reçu lors de notre Congrès à Deauville en décembre la génération 2.0, indique-t-elle. Parmi eux, un déménageur nous a notamment rapporté qu’il n’utilisait aucun papier mais uniquement le digital. Le secteur utilise en outre beaucoup de logiciels avancés. »
Le métier est porteur « parce qu’il permet des évolutions et parce que la rémunération peut être attrayante », souligne Marc Buigues. Le conducteur réalise par exemple fréquemment des heures supplémentaires lors de livraisons dans une ville éloignée et bénéficie de frais de route. « Il est ainsi généralement mieux payé qu’un conducteur de camion classique », souligne Marc Buigues. Pour contrer l’image du déménageur « gros bras », le groupe se déplace dans les salons pour expliquer le métier, ses aspects techniques et ses atouts. « Le déménageur pourra voir du pays, être indépendant et autonome, être en charge d’une ou plusieurs pièces, argumente-t-il. C’est aussi un métier de débrouille. Il doit par exemple trouver une solution quand un meuble qui se trouvait dans un logement A ne rentre pas dans un logement B. » Le groupe mise par ailleurs sur la qualité de l’entreprise.
La société vient tout juste d’obtenir la certification RSE (responsabilité sociétale des entreprises), un label délivré par l’organisme de suivi EcoVadis. Une distinction qui pourrait agir sur l’image de l’entreprise et ainsi aider au recrutement. La RSE qui s’est organisée au fur et à mesure au sein des Déménageurs bretons suit 4 axes principaux : l’environnemental, la satisfaction client, la sécurité mais aussi les formations, un critère largement développé par le groupe. « Le travail de qualité attire, » pointe Marc Buigues.