Il n’y a pas pensé en se rasant tous les matins. C’était prématuré. Mais l’envie lui est venue l’an dernier de présenter sa candidature au titre de « Transporteur de l’année ». « Nous avons passé un palier », indique Laurent Galle. Le palier ? Il a été franchi dans plusieurs domaines : l’environnement, la transformation numérique, la croissance économique et le déploiement géographique. Sur le premier volet, Noblet s’est distingué en devenant, en 2017, la première entreprise de travaux publics en France à se doter d’un camion-grue fonctionnant au Biogaz. Un investissement prolongé par l’installation de stations à charge lente dans 2 de ses dépôts. Cet engagement dans le Biogaz concerne aujourd’hui 20 % de la flotte du groupe francilien. Lequel se targue d’avoir été également « le premier, en Europe, à acquérir une pelle Hitachi hybride ». Laurent Galle et son équipe ont renouvelé leur engagement dans la charte Ademe « Les transporteurs s’engagent » avec l’objectif de réduire les émissions de CO2 du groupe de 30 %.
Avant de racheter Noblet en 2010, le dirigeant du groupe a occupé des postes de responsable dans le secteur de l’informatique. D’où cette fibre qui l’a conduit à investir très tôt dans les technologies de l’information. Depuis l’an dernier, l’ensemble de la flotte est équipé de tablettes connectées. Outre les avantages procurés en termes de géolocalisation, de suivi d’éco-conduite et de mise à disposition d’un GPS poids lourds, cet équipement ouvre de nouveaux champs pour le déploiement d’autres applications Android en cabine. Le groupe Noblet — qui n’opère qu’en Île-de-France — a subi de plein fouet le ralentissement des chantiers dans le secteur des travaux publics en 2014 et 2015. Plutôt que de réduire la voilure, il a fait le dos rond. Une option qui lui a permis de saisir à « pelles ouvertes » la réouverture des chantiers. Noblet surfe sur des indicateurs au vert et peut miser sur l’ensemble de ses moyens humains (30 recrutements en 2017) et roulants. Laurent Galle s’est doté récemment d’un nouveau dépôt à Sarcelles (95), « l’occasion pour nous d’aller chercher une nouvelle clientèle dans le nord-ouest de Paris ». Le chef d’entreprise francilien étudie actuellement deux dossiers de reprise. « Notre objectif consiste à quadriller l’Île-de-France ».
Le groupe Noblet poursuit une politique de certification. Déjà détenteur du label ISO 9001, il est en passe de décrocher la certification ISO 14001 (environnement), OHSAS (sécurité et santé au travail). Par ailleurs, une partie de l’entreprise sera certifiée MASE en juin 2018, assure Laurent Galle. En matière de ressources humaines, Noblet actionne à la fois les leviers de la formation interne et du recrutement. Dans ce domaine, il cible large, y compris des chauffeurs originaires d’autres secteurs que le TRM.
Laurent Galle est un dirigeant connu dans les milieux patronaux du TRM. Ce père de 4 enfants est très investi dans le syndicalisme patronal. C’est lui qui préside aux destinées de l’OTRE Île-de-France. Il suit de très près, par conséquent, les NAO qui se déroulent actuellement. Et dans sa propre « boutique » ? Quid est sa politique sociale ? « Nous pratiquons une augmentation annuelle moyenne de 1,5 % à 2,5 % répartie en fonction des mérites de chacun », affirme le dirigeant. Lequel a également mis en place des chèques vacances, une prime de zone, une prime de carburant « avec rétrocession aux chauffeurs de la moitié de l’économie réalisée par l’entreprise grâce aux efforts de réduction des consommations ». Fervent partisan de la promotion interne, Laurent Galle vise une croissance organique supérieure à 10 % sur les 4 prochaines années « du fait de l’augmentation du taux d’utilisation des matériels et de l’investissement dans de nouveaux matériels ».
Raison sociale : Noblet et Noblet Paris Ouest
Dirigeant : Laurent Galle
Siège social : Serris (77)
Date de création : 2010 (reprise)
CA : 10 M€ (estimé)
Résultat d’exploitation (consolidé) : 467 740 €
Résultat net : 459 521 €
Capitaux propres : 200 000 € (Noblet) et 352 800 € (Noblet Paris Ouest)
Effectif : 85 salariés dont 75 conducteurs
Parc roulant : 67
Logistique : rien