La dernière réunion, le 19 février, pour les NAO du transport routier de marchandises, n’a pas abouti, les organisations syndicales étant même en désaccord entre elles quant au taux d’augmentation réclamé (+ 1,5 % pour FO et CFDT et + 2,5 % pour CGT et CFTC). Si les partenaires sociaux ont repris rendez-vous pour le 6 mars prochain, le TRM s’inscrit, cette année, dans une tension palpable dans l’ensemble de l’économie française. En effet, la reprise économique a déclenché tout naturellement une attente générale pour une hausse du pouvoir d’achat. Les événements de ces derniers jours sont là pour le prouver : la grève des salariés d’Air France, dont certains syndicats réclament une hausse des salaires de + 6 %, ou par celle annoncée par les syndicats des cheminots qui craignent et refusent un changement de statut et une dérive vers le moins-disant. La barre est haute mais pas sûr que toutes les entreprises soient prêtes à faire preuve de grande générosité, si l’on en croit la dernière étude du cabinet Deloitte : en 2018, l’augmentation générale prévue serait d’à-peine 0,48 %. Or, selon d’autres études, c’est plutôt entre + 7 % et + 10 % que les cadres et les experts souhaiterait voir évoluer leur rémunération. Actuellement, 58 % des entreprises ont lancé leurs NAO et en 2018, l’étude de Deloitte prévoit des augmentations qui seront plutôt de l’ordre de + 2 %. Par ailleurs, les employeurs seraient plus enclins à valoriser leurs salariés de manière individuelle, donc personnalisée, plutôt que de prévoir une enveloppe globale. La France pourrait être aussi tentée de suivre l’Allemagne où la puissante formation IG Metall, a obtenu mercredi 7 février une hausse des salaires de 4,3 %. Sur cette lancée, les syndicats des services et du public réclamaient à leur tour de 6 % à 11 % d’augmentation. De quel côté basculera le rapport de force ?
Éditorial