Entre 1 500 et 1 700 Md$. C’est la somme maximale que les États-Unis prévoient d’investir dans leurs infrastructures de transport dans le cadre d’un plan sur dix ans dévoilé lundi dernier. L’État prendrait 200 Md$ à sa charge malgré une prévision de 4,7 % de déficit pour 2019. Le besoin est criant, notamment pour les routes, les autoroutes et les ponts mais aussi pour les voies ferrées et les aéroports. Les highways ont des trous et les Américains n’en sont pas fiers. Normal, la plupart du réseau remonte aux années 70, dans le meilleur des cas. Selon certains experts, les embouteillages coûteraient, chaque année, plus de 120 milliards de dollars. Seulement voilà, cette annonce faite par le président Trump ne veut pas dire engagement concret et sûr du pays qui d’ailleurs compte sur des apports privés et les finances des États. Lesquels, sont à leur tour bridés par la politique fiscale impulsée par la Maison Blanche et plutôt orientée à la baisse des prélèvements. Outre-Atlantique, par manque de fonds publics et par choix politique, on pourrait assister au même ballet que l’on constate ces jours-ci en France. Les infrastructures vieillissent ou demandent à être développées ? Et bien, « financez-les », semble être le message de Donald Trump, sur le même mode que pour le mur avec le Mexique. Car il faut tout de même que quelqu’un mette 1 300 Md$ sur la table !
Et l’on retrouve, immanquablement, le même schéma de l’utilisateur-payeur qui inspire la classe dirigeante française et européenne. Le plan envisage, parmi les différentes pistes de financement, une hausse des péages autoroutiers alors qu’une partie des acteurs économiques souhaitent voir évoluer la taxation sur les produits pétroliers. Elle a beau être la première puissance mondiale mais l’Amérique a mal à ses routes et ne brille pas (encore) pour des solutions géniales pour les hisser au niveau de cette puissance.