Au 30 janvier dernier, 26 entreprises franciliennes ont déposé une demande de mise en activité partielle (chômage technique) prévue par le code du Travail en cas de circonstances exceptionnelles. Huit de ces entreprises font du transport fluvial (du fret pour la moitié d’entre elles) et emploient 216 personnes. Les demandes ont été adressée à la cellule d’urgence mise en place depuis le 26 janvier auprès de la Direccte en Île-de-France, par la Préfecture de région. Créée à l’attention des entreprises situées à proximité de la Seine, de la Marne et de l’Yonne, la cellule aiguille les entreprises concernées par les crues à choisir la démarche la plus adaptée entre l’activité partielle, les dérogations au repos dominical, un étalement du paiement des cotisations, des échéances fiscales voire bancaires pour faire face à des problèmes de trésorerie. Dans le cadre d’une mise en activité partielle, l’employeur reçoit une allocation d’activité partielle cofinancée par l’État et l’Unédic. Le montant total perçu par chaque salarié, en compensation de la perte de salaire due à la suspension de l’activité de l’entreprise, doit atteindre au moins 70 % de sa rémunération brute horaire, calculée sur l’assiette de calcul de l’indemnité de congés payés. Cela correspond environ à 84 % du salaire net horaire. C’est l’État qui prend en charge un pourcentage de la masse salariale. En 2016, lors de la crue de la Seine en juin, 720 entreprises avaient été touchées et 126 demandes d’activité partielle avaient été déposées, signale la Direccte. À ce jour, 26 entreprises ont fait la même demande.
Certains chargeurs ont dû renoncer au fleuve pour la livraison de leur fret en région parisienne à l’instar de Paprec (collecte et recyclage des déchets) ou d’Unibéton (bétonnier). Chez Tratel, filiale de Ciments Calcia, les camions tournent même la nuit pour compenser les barges qui ne partent pas. « Avec l’arrêt de certains chantiers à cause des inondations, nous subissons des pertes d’activités en Normandie et livrons la région parisienne avec parcimonie », affirme-t-on chez le transporteur. Mais le report modal sur la route ne va pas forcément de soi avec la congestion que l’on connaît sur le réseau et « la tension actuelle sur les capacités de transport », commente Christian Rose (photo), directeur des relations avec les adhérents et institutionnelles de l’AUTF. Pour lui, la crue 2018 a provoqué la même situation qu’en 2016.