Au moment où l’on mesure les résistances ou l’engouement pour la rupture conventionnelle collective (RCC), l’une des mesures phares des Ordonnances et de la réforme du Code du travail, la question se pose sur les rapports de force qui s’instaurent entre salariés et employeurs. Jusqu’où accorder de la souplesse aux entreprises pour qu’elles puissent ajuster leurs effectifs ? Quels garde-fous ? Surtout dès lors qu’une justification économique n’est plus indispensable comme c’était le cas pour le PSE ou le plan de départs volontaires ? L’enseigne de prêt-à-porter Pimkie pourrait être le premier caillou dans la chaussure du nouveau dispositif. Le plan annoncé le 8 janvier qui prévoyait la suppression de 208 postes par le biais de la RCC, a été abandonné le lendemain, ont fait savoir les syndicats. Mais d’autres fleurons dans d’autres secteurs économiques se sont engouffrés dans la brèche ouverte par les Ordonnances, tels PSA ou encore Le Figaro. La presse étant particulièrement concernée, selon plusieurs observateurs. Pendant ce temps, le TRM se tient loin de ces remous. En 2017, plus de 40 % des entreprises avec salariés ont déclaré avoir embauché ou avoir l’intention de le faire, selon le dernier rapport de l’OPTL, dévoilé le 10 janvier. Par rapport à 2016, cela équivaut à un bond de + 46 % ! Autre écho de la profession recueilli lors des ateliers du dernier Club OT, le 14 décembre dernier : « On ne peut plus payer nos salariés au Smic ! », a lancé l’un des transporteurs conviés. Et, à plusieurs reprises, il a été question de primes, d’intéressement participatif, bref d’une carte de valorisation jouée sincèrement. Certes, la pénurie peut sans doute faire évoluer le management et la politique RH des sociétés mais, en attendant, le transport est créateur d’emplois au-delà de la moyenne nationale tous secteurs confondus.
Éditorial