Le chantier des classifications, maintes fois repoussé, s’est accéléré à partir du mois de juin par l’implication de l’État qui cherchait une issue au mouvement des conducteurs de matières dangereuses. Entamée le 26 mai à l’appel de la CGT Transports, la grève visait une meilleure prise en compte des conditions de travail de ces chauffeurs. Une solution s’est alors dessinée : traiter la situation des personnels roulants de cette activité dans le cadre de la révision des classifications. Plusieurs réunions « sereines » se sont tenues, dans l’optique d’élaborer une grille classante en phase avec les qualifications requises aujourd’hui dans le transport. Au début de l’été, une nouvelle grille reposant sur un système valorisant davantage les formations, les types de tâches ou encore l’autonomie du salarié a été présentée. « Notre logique a été d’établir la grille selon ce qu’un emploi réclame et non selon ce qu’un salarié sait faire », avait précisé Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR. En accord avec TLF, l’organisation patronale a ainsi proposé un tableau de trois colonnes pour la catégorie ouvrier, chacune représentant un critère classé de A à C et divisé en trois niveaux. La première, A, ordonne les emplois selon leurs formations requises – aucune (pour un manutentionnaire par exemple), de base (conducteur VL ou PL sans autre formation supplémentaire), complémentaire (conducteur de matières dangereuses). La deuxième colonne porte sur la technicité et la diversité des tâches à accomplir. Enfin, la troisième repose sur la responsabilité et l’autonomie dont bénéficie le salarié. Des éléments restent à définir, comme les différences entre formation de base et formation complémentaire. Les travaux devraient prendre toute l’année 2018. Toutefois, les secteurs de la branche qui ont entamé une refonte des classifications, soit le TRM et le déménagement, pourraient être obligés d’attendre que tous les secteurs aient finalisé le même travail. Or le TRV, le transport de fonds et le transport sanitaire ne souhaitent pas modifier le système existant. Les syndicats redoutent par ailleurs la question de la structure des salaires autour de la nouvelle grille. « Je crains le pire car, en 25 ans, nous avons toujours eu de grandes difficultés à aborder les salaires face aux coefficients », déplore Patrice Clos, secrétaire général de FO Transport.
[Social]
Une nouvelle grille classante se profile
Article réservé aux abonnés