Comme aux temps de la fameuse querelle des Anciens et des Modernes, il suffit de propulser sur le devant de la scène les derniers modèles de camions électriques (le maintes fois annoncé Tesla, entre autres) et les nouvelles variantes de camions GNV, qui ont clairement trusté l’affiche du dernier Solutrans, pour qu’on entende parler plus fort les défenseurs du diesel.
Bien que parmi les constructeurs de poids lourds, le moteur thermique soit encore au cœur de leur recherche et de leur production, une voix s’est ajoutée au chœur de ceux qui pensent qu’on n’est pas près de détrôner le gazole. Et ce, sur la base d’arguments écologiques.
Le défenseur en question est FuelsEurope regroupant 41 compagnies pétrolières qui, étude à l’appui, prétend que la génération Euro 6d de voitures diesel sera tout à fait conforme en matière d’émissions de NOx et de particules 2,5, mesurées en conditions de conduite réelles, comme le veut depuis un an la réglementation européenne. Seulement voilà, l’UE ne suit pas les recommandations de l’OMS en matière de particules fines. En effet, l’organisation mondiale de la santé indique 10 µ/m3 comme limite d’exposition moyenne annuelle alors que l’UE prévoit 25 µ/m3. Cet écart a été rappelé lors de l’ouverture de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement qui s’est tenue du 4 au 6 décembre. Le 4 décembre, FuelsEurope annonçait son étude qui vient faire écho au clivage qui oppose les constructeurs « GNVsceptiques » et les autres.
L’actualité de ces dernières semaines nous place devant d’autres clivages dont on ne voudrait plus entendre parler comme celui entre travailleurs correctement rémunérés et travailleurs exploités. Air France vient d’être condamné pour travail dissimulé et La Poste doit faire face à une plainte pour des pratiques illégales à l’encontre de ses sous-traitants. Relents d’un âge qu’on espérait révolu.