Pour la première fois, les offres d’emploi dans le transport de marchandises sur longue distance excèdent les demandes enregistrées par Pôle Emploi. L’enquête sur « l’emploi salarié et le marché du travail dans les transports au deuxième trimestre 2017 », publiée par le ministère du Développement durable début octobre, souligne ainsi la tension de recrutement que subissent les transporteurs depuis près d’un an. À la fin du 2e trimestre 2017, 1 390 600 salariés hors intérim sont employés dans le secteur des transports et de l’entreposage, soit une hausse de 0,2 % par rapport au premier trimestre. Ainsi, depuis fin 2014, hors intérim, l’emploi salarié du secteur stagne ou progresse, souligne le rapport. Le secteur a par ailleurs davantage mobilisé la main-d’œuvre intérimaire, en hausse de 7,4 %. L’emploi salarié dans le secteur du transport routier de fret enregistre désormais son 10e trimestre consécutif de hausse, à 1,1 %, soit 4 000 postes supplémentaires.
Du côté de la demande d’emploi, 541 200 personnes inscrites à Pôle emploi recherchaient un poste dans les métiers du transport et de la logistique. L’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi que connaît le secteur depuis mi-2016 s’est légèrement atténuée au 2e trimestre 2017 (+ 0,2 %). Cette hausse reste en outre bien inférieure à l’ensemble des métiers (+ 1,1 %). En revanche, la demande d’emploi dans la conduite de transport routier de marchandises sur longue distance poursuit son recul (– 0,4 %) bien que l’amplitude apparaisse moindre qu’aux deux trimestres précédents (– 1,4 % et – 1,1 %). Les métiers de courses-livraisons express ou par tournée, après cinq trimestres consécutifs de baisse, enregistrent de leur côté 200 demandes supplémentaires (+ 0,3 %). Les difficultés éprouvées par les chefs d’entreprise du transport routier apparaissent via l’indicateur de tension. Le rapport pointe ainsi une augmentation continue de cet indice depuis fin 2016. La diminution des offres d’emploi au 2e trimestre (– 3,3 %) ne permet pas de compenser la baisse du nombre de nouvelles inscriptions (– 3,8 %). En atteignant désormais un niveau de 104, l’indicateur de tension franchit pour la première fois le seuil de 100, traduisant un excédent des offres d’emploi sur les demandes enregistrées par Pôle emploi. Cette tendance s’observe depuis le troisième trimestre 2016 : les offres avaient alors bondi (+ 45 %) tandis que les nouvelles inscriptions diminuaient (– 2,3 %).