Pierre Enderlé, président de l’est

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A quelques jours du 70e anniversaire de l’Ecole supérieure du Transport (EST), qui sera célébré à Pantin le 19 octobre, Pierre Enderlé, son président, présente les enjeux de son établissement.
Comment a évolué votre formation au fil du temps ?

Pierre Enderlé : Nous délivrons un titre professionnel, un Master I, et un Master II est proposé depuis cette année. Tous nos intervenants sont des professionnels en poste. Grâce à leur apport et à celui du comité d’orientation – composé notamment de DRH des prestataires transport ou directeurs logistiques des chargeurs – l’enseignement a logiquement suivi l’évolution des métiers de la supply chain. Les programmes évoluent sans cesse. Il y a 10 ans, on ne parlait pas de développement durable ou des émissions de CO2. Cette année, par exemple, nous avons introduit un cours sur la blockchain et on aborde aussi les plateformes d’intermédiation dans nos programmes. Un livre retraçant toute notre histoire sera distribué lors de la soirée d’anniversaire.

Quels sont les enjeux pour vous, 70 ans après la création de l’École ?

P. E. : Le transport est étroitement lié au développement des territoires. C’est un élément économique essentiel. Lorsqu’on regarde la progression du transport, elle est toujours supérieure à celle du PIB. Or, le transport et la logistique sont des métiers peu connus du grand public mais aussi des politiques. Les gens ne se rendent pas toujours compte de la part que représente le transport dans leurs achats.

Que vous inspirent les difficultés de recrutement dans le transport ?

P. E. : La profession a en effet du mal à recruter, y compris des cadres. Mais, quand on entre dans le transport, on y reste en moyenne 27 ans ! Et même si les salariés sont plus mobiles qu’avant, ils ne quittent pas le secteur. Parallèlement, nous sommes dans l’obligation impérieuse d’anticiper sur les besoins de demain car, dans 20 ans, les jeunes exerceront des métiers qui n’existent pas aujourd’hui. D’ailleurs, on voit arriver des créateurs de start-up qui viennent se spécialiser dans le transport pour mieux appréhender son environnement juridique dense. Notre mission première reste celle d’offrir à des profils en poste, avec des Bac + 2 chez des transporteurs et des prestataires, des connaissances plus systémiques.

Ça bloque : la fiscalité gazole pour les vul

Le gouvernement l’a annoncé : la fiscalité gazole va subir – au nom de la convergence des prix avec l’essence – une série de hausses en 2018 au travers d’un durcissement de la fiscalité. Elisabeth Borne l’a annoncé, les véhicules de + 3,5 t échapperont à l’inflation annoncée. Ce ne sera pas le cas pour les - 3,5 t, y compris ceux qui sont en phase avec la réglementation transport. Ils ne pourront pas répercuter ces hausses, ni les compenser par le biais du remboursement de TICPE. Ainsi, la hausse de la fiscalité gazole aura pour conséquence une augmentation de 2,6 cts par litre de la TICPE et ce, pendant 4 ans.

Ça roule : formation

La formation bénéficiera d’un budget de 15 Md€. Cette somme est allouée dans le cadre du grand plan d’investissements pour les compétences dévoilé fin septembre. Le budget relatif a été, lui, annnoncé entre autres mesures, le 11 octobre par le gouvernement. Pour le premier ministre Edouard Philippe, ce budget doit notamment aider les personnes les plus éloignées de l’emploi, les chômeurs les moins qualifiés et les jeunes (2 millions de personnes). En misant sur des formations longues et diplomantes, l’Etat ambitionne de faire revenir 300 000 personnes dans l’emploi d’ici 2022.

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