Transporteurs, agences d’intérim, lycées, tous étaient réunis au village emploi et formation des 24 heures du Mans camion, les 23 et 24 septembre derniers. Un objectif en tête : créer de la synergie entre les différents acteurs qui font le quotidien du transport. Plusieurs tendances se dégagent : difficultés à recruter des profils qualifiés, à gérer les pics d’activité, pénurie de conducteurs…
Des données qu’on peut également interpréter de manière positive, car si les transporteurs manquent de bras, c’est que le marché se porte bien, et qu’il y a des emplois à pourvoir. C’est en tout cas ainsi que le prennent les élèves du lycée Arcisse de Caumont à Bayeux, présents sur le village, pour qui « l’idée de trouver un travail facilement et directement après la formation est rassurante ».
Pour Benoît Retailleau, Directeur du développement de R.A.S. (Rhône Alpes Service, entreprise d’intérim, recrutement et solutions RH) « il y a peut-être un problème d’image du monde du transport. Pour y remédier il faut valoriser les candidats et les conducteurs, en leur montrant qu’en exerçant ce métier ils sont reconnus, ils sont importants, on compte sur eux ». R.A.S travaille aussi beaucoup sur la formation, une manière « d’anticiper le marché plutôt que de le subir. Pour ce faire, nous collaborons avec l’Aftral, Promotrans, et formons plusieurs centaines de titres professionnels chaque année (objectif 1000 en 2018). Nous travaillons aussi sur le savoir-être en entreprise ». R.A.S organise par ailleurs une remise de prix à ses 11 meilleurs conducteurs – en se basant sur des critères tels que le comportement en lien avec l’équipe Lion Truck Racing. Elle les récompense d’une invitation en VIP aux 24 heures du Mans, avec leurs conjoints, les agents R.A.S, les clients, avec une volonté de réunir les populations qui font le quotidien du transport en intérim.
S’il est difficile de mesurer l’efficacité de points de rencontres tels que le village formation et emploi, Bruno Granet, directeur des Ressources Humaines du Groupe Legendre, en constate deux effets. « A court terme, celui d’obtenir quelques candidatures directes à des postes proposés sur le stand. A moyen terme, réussir à se faire connaître et faire savoir que le groupe recrute avec des retours sur plusieurs mois. ». Un point qu’approuve Jean Pagis, formateur aux Transports Rabouin, qui souligne qu’il est « d’autant plus important de se rendre visible lorsqu’on exerce dans un secteur avec des spécificités complexes (le porte-voitures), qui peut être méconnu. C’est dommage car l’exigence du métier veut qu’on propose beaucoup d’avantages à nos collaborateurs, notamment des formations encadrées, un salaire attractif, et la promesse d’un emploi stable et durable ».
Grâce à sa présence sur le village, Jean Pagis a pu se mettre en contact avec une quarantaine de candidats.