Les 36 mesures énoncées dans les ordonnances Macron ciblent en particulier les TPE-PME avec l’ambition de leur apporter un droit du travail adapté, ce que les fédérations apprécient et que les syndicats redoutent.
La CFDT et la CFTC réclament une exception et des aménagements pour le secteur sur les accords internes à l’entreprise ; FO et la CGT demandent l’annulation des ordonnances. Après la mobilisation du 18 septembre, à l’initiative de la CFDT et de la CFTC, le 20 septembre, FO et CGT ont maintenu leur appel à une grève reconductible à partir du 25 septembre, à l’issue d’un entretien au ministère des Transports qu’ils ont jugé insatisfaisant. Portant, la ministre déléguée aux Transports, Élisabeth Borne, avait assuré que les temps de pause et de repos, fixés dans le code des transports pour des raisons de sécurité, ne seraient pas remis en cause par les ordonnances.
« Près de 80 % des entreprises du transport sont des TPE et PME et donc concernées par la possibilité que donnent les ordonnances de signer des accords internes en dérogeant aux accords de branche, indiquait Patrick Blaise, secrétaire général de la CFDT Transports. Ces mesures « mettent à mal les négociations menées actuellement pour moderniser la profession et combler ces emplois ». La CFDT et la CFTC ont été reçues à la fin de la journée de mobilisation au ministère du Travail. « Nous saurons d’ici le 22 septembre si nous avons été entendus », avait précisé Thierry Douine, président de la fédération générale CFTC Transports. « Demain la variable d’ajustement sera peut-être réalisée par des accords qui affecteront les rémunérations, peut-être même les temps de travail », avait-il prévenu.
Les organisations professionnelles ne partagent pas ces craintes. D’ores et déjà, elle démentent que les ordonnances amènent la possibilité d’abroger la prime d’ancienneté par accord d’entreprise. « On reste attentifs et on se dit qu’il faudrait une réunion de travail (pas de négociation) pour décrypter les mesures », avance Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR. Et la même de garantir qu’alors qu’il est crucial pour les enteprises du TRM de recruter, elles ne vont certainement pas aller vers le moins-disant social. Même son de cloche pour Catherine Pons de l’Unostra : « les ordonnances vont toucher les TPE/PME mais ce n’est pas pour cela que les patrons vont s’amuser à faire des accords sans arrêt », rassure-t-elle.