Les deux hommes vont en tout cas présenter en commun un plan de continuation devant le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône. Le protocole d'accord qu'ils ont conclu prévoit notamment « le paiement intégral des créances gelées par le dépôt de bilan », « un apport en numéraires » mais également « un apport des activités logistiques Mory SA à Synchrony SA ». Que recevra le « sauveteur » en échange ? Le communiqué annonçant ce rapprochement n'en souffle mot. Il précise toutefois que des négociations entre les deux entreprises étaient ouvertes « depuis le début de l'année 2001 » et que « proches de leur concrétisation, les discussions avaient été brutalement suspendues par la procédure judiciaire du 2 avril ». De quoi donner crédit à certaines « fuites » selon lesquelles Mory recevra quelques parts du capital de l'entreprise lyonnaise. Ce qui marquera une étape de plus dans la « politique de croissance externe par petites touches » que promettait Alain Bréau en juillet 2000. Mory venait alors de quitter l'orbite du CDR pour être repris par ses dirigeants et salariés soutenus par des investisseurs britanniques. Depuis, le messager a racheté les activités terrestres du commissionnaire de transport alsacien Seegmüller (soit un CA annuel de 120 MF). Il a repris Transports Bekaert, une entreprise basée à Arras et spécialiste du transport de vins (60 MF de CA). Il s'est également allié, au sein d'une société commune, à l'Américain Circle/Eagle Global Logistics afin de développer ses activités oversea. Une stratégie de diversification tous azimuts qui n'est pas sans rappeler celle menée par Geodis, lorsque ce groupe s'appelait encore Sceta.
Editorial