La productivité, une affaire de moyens

Article réservé aux abonnés

Dans la famille des transporteurs zone longue, ce sont les entreprises de taille intermédiaire, entre 20 et 49 salariés, qui apparaissent comme les plus productives. Elles effectuent moins de kilomètres à vide et assurent un meilleur remplissage du véhicule que les grandes sociétés (plus de 50 salariés). C'est ce que révèle le premier volet d'une enquête du Comité National Routier (CNR). De leur côté, les petites sociétés de moins de 20 personnes restent un peu à la traîne, derrière leurs consoeurs qui disposent de moyens plus importants. Explications.

C'est entre 20 et 49 salariés que les entreprises atteignent leur meilleur niveau de productivité, selon le premier volet d'une enquête (1) réalisée par le Comité National Routier (CNR) sur les conditions d'exploitation du matériel roulant dans le transport de marchandises longue distance. Ces sociétés de taille intermédiaire affichent en effet un coefficient d'utilisation globale des véhicules de 73,4 %, contre 72,3 % pour les plus de 50 salariés. Un indicateur établi à partir du taux de kilométrage en charge (c'est-à-dire le ratio entre le nombre de kilomètres en charge et le nombre total de kilomètres parcourus) et du taux de chargement (rapport entre la capacité utilisée et la capacité disponible). Lesquels s'établissent respectivement à 86,2 % et 85,1 % pour les entreprises moyennes contre 85,4 % et 84,5 % pour les grandes et 87,2 % et 81,6 % pour les petites. Si les structures de moins de 20 salariés n'effectuent que 12,8 km à vide sur 100 km parcourus, elles sont pénalisées par un faible taux de chargement et leur coefficient d'utilisation globale n'atteint ainsi que 70,8 %. Avec un parc moyen de 7 ensembles routiers de 40 tonnes, les petites entreprises comptent 1,08 conducteur par camion. Ce ratio s'établit à 1,09 pour les moyennes (de 20 à 49 personnes), qui possèdent 21 véhicules et à 1,16 pour les grandes qui disposent d'une flotte de 58 ensembles en moyenne. Ces dernières parviennent ainsi plus facilement à gérer les absences de leur personnel roulant et utilisent donc davantage leurs matériels. Conséquence : le nombre annuel de jours d'exploitation d'un véhicule s'élève à 240,8 pour les grandes structures, 232,5 jours pour les moyennes, 228,9 jours pour les petites. Les poids lourds des transporteurs de plus de 50 salariés parcourent 127 434 kilomètres par an, contre 125 688 km pour les moyennes et 122 727 km pour les petites. Ce sont aussi les entreprises disposant d'une flotte importante et comptant plus de 50 salariés qui réalisent les trajets les plus longs. Sur les plus grandes distances, elles effectuent ainsi jusqu'à 974 km en charge contre 941 km pour les moyennes et 829 km pour les petites. Toutefois, ni l'effectif ni la taille du parc n'a d'incidence sur le kilométrage journalier. Lequel atteint 538 km pour les petites entreprises, 540 km pour les moyennes et 530 km pour les grandes. Les vitesses commerciales moyennes sont sensiblement identiques : 67,1 km/h pour les moins de 20 salariés, 68,18 km/h pour celles de 20 et 49 personnes et 67,46 km/h pour les plus de 50.

Près de 67 % des entreprises interrogées bénéficient d'une source interne d'approvisionnement en carburant. Mais seulement 54 % des moins de 20 salariés sont équipées d'une cuve, contre 74 % pour celles comptant entre 20 et 49 personnes et 72 % pour celles de plus de 50. Plus l'établissement est important, plus la consommation de gazole des poids lourds est faible : de 35,28 à 36,06 litres aux 100 km selon la classe d'effectifs. Les petites sociétés possédent en effet un parc dont l'âge moyen est supérieur à celui des grandes, en particulier en ce qui concerne les tracteurs. L'âge de ces derniers varie de 4 ans pour les moins de 20 salariés à 3,2 ans pour les plus de 50, qui renouvellent plus souvent leur matériel. De même, les grandes entreprises conservent leurs tracteurs 5 ans, contre 6,8 ans pour les petites, et leurs semi-remorques 8,8 ans, contre 10,3 ans. Le nombre de semi-remorques associé à un tracteur décroît avec la taille de la société. Il s'établit à 1,27 pour les petites, 1,24 pour les moyennes et 1,23 pour les grandes.

En moyenne, 44 % des transporteurs interrogés ont recours à la location pour financer le renouvellement de leurs véhicules moteurs. Toutefois, 44 % des petites structures privilégient le crédit-bail, alors que 36 % des moyennes font appel à part égale à l'emprunt classique et à la location financière. Pour les semi-remorques, 37 % des entreprises du panel utilisent le crédit-bail, 33 % la location financière et 30 % l'emprunt classique. Mais des écarts importants apparaissent en fonction de la classe d'effectifs. 55 % des sociétés de moins de 20 salariés recourent au crédit-bail alors que 45 % de celles comptant entre 20 et 49 personnes passent par un emprunt classique.

(1) Cette étude se base sur des enquêtes de terrain réalisées au 4e trimestre 2000 auprès de 220 entreprises, effectuant quasi exclusivement du transport de marchandises longue distance pour compte d'autrui. 33 % des sociétés comptent moins de 20 salariés, 25 % entre 20 et 49 salariés et 42 % plus de 50.

Coûts de revient
En baisse au 1er trimestre 2001

- 0,47 %, c'est la baisse enregistrée par les coûts de revient des véhicules utilisés en transport routier de marchandises longue distance au 1er trimestre 2001, selon les indices calculés par le Comité National Routier (CNR). Ce recul est en partie dû à la diminution des dépenses liées au gazole. Les prix moyens mensuels hors TVA ont en effet perdu 6 centimes en cuve et 1 centime à la pompe, note le CNR. De plus, les entreprises de transport routier ont commencé à bénéficier du remboursement des 35 centimes de remise par litre (rétroactifs au 1er janvier 2000), accordés par le gouvernement après le mouvement de mécontentement de septembre 2000. Le poste « carburant » baisse ainsi de 4,63 % sur les trois premiers mois de l'année 2001, tandis que les charges de personnel de conduite augmentent de 0,76 %. Cela permet de maintenir à 1,35 % la hausse des coûts de revient de mars 2000 à mars 2001, alors qu'elle était de 3,55 % sur l'ensemble de l'année 2000.

Les temps d'attente

Pour l'ensemble des entreprises de transport, les temps d'immobilisation - calculés pour des chargements complets - atteignent en moyenne 1 h 35. Si moins d'un véhicule sur 10 attend plus de 2 h 30, au chargement comme au déchargement, un sur trois doit patienter pendant 2 h à 2 h 30. Environ un sur quatre est immobilisé de 1 h 30 à 2 h. Pour un ensemble routier sur trois, l'attente est inférieure à 1 h 30. Une fois sur six, le conducteur est arrêté moins d'une heure.

Événement

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15