Pour la plupart des entreprises de transport routier françaises, le premier trimestre 2001 contraste en bien avec la même période de 2000, aux sombres augures. Quelques spécialités continuent cependant de souffrir de facteurs conjoncturels : les transporteurs d'animaux vivants (vache folle et fièvre aphteuse), le combiné (grèves SNCF à répétition), certains benniers (conditions climatiques). D'autres subissent la loi d'un marché qui se concentre, comme les messagers.
Tous bénéficient de la ristourne Gayssot sur le gazole, qui, peut-être, permettra même à quelques entreprises de passer l'épreuve de la capacité financière.
Au total, celles qui tirent le mieux leur épingle du jeu concurrentiel et réglementaire sont les pme, comme l'indiquent les résultats d'une enquête menée par le Comité National Routier. Et en particulier celles qui comptent de 20 à 49 salariés. Une taille critique, la seule qui soit significative sans doute, puisque même les plus grands groupes se fondent souvent sur cette échelle pour organiser leurs filiales et agences. Au-delà de ce seuil, la complexité des rapports humains, la forêt des réglementations, la jungle des clients, la brousse des coûts de revient brouillent la visibilité. Pour avoir ignoré ou méprisé ces questions, qui relèvent parfois du simple bon sens, de brillants « managers » ont entraîné leurs entreprises vers le gouffre. Dans le transport routier de marchandises, comme dans la plupart des métiers de service, la rentabilité relève avant tout d'une bonne approche du terrain et des hommes. Deux facteurs qui se refusent obstinément à rentrer dans les cases des tableurs Excel et autres PalmPilot. Pourvu que ça dure.