«Et les aucuns Bretons chargeoint sur chars et sur chevaux leurs draps bien emballés »... Au XIVe siècle, le chroniqueur Froissart chantait déjà le souci de l'emballage. Encore n'avait-il pas pressenti l'essor des matières plastiques, ni le souci taraudant de la protection de l'environnement. Voici une idée des dernières évolutions.
115 000 personnes employées, près d'un millier d'entreprises de 20 salariés et quasiment 108 milliards de francs de chiffre d'affaires, l'an dernier. Faut-il vous l'emballer ? Car l'industrie française de l'emballage, effectivement, continue à progresser, si l'on en croit les toutes dernières statistiques annuelles, dans le contexte général de la reprise économique.
Cette activité s'adosse sur des secteurs puissants d'activité comme l'agroalimentaire, en premier lieu, mais aussi la parfumerie, les cosmétiques ou la pharmacie. Support devenu
majeur, notamment dans les opérations de transport, le conditionnement intègre les informations réglementaires mais il doit aussi permettre au produit - question de forme, de toucher, de couleurs, de lisibilité - de s'imposer sur les lieux de vente.
Par ailleurs, tous les spécialistes se sont mobilisé autour de l'impératif de la protection de l'environnement, suite à la transposition en droit français de la directive européenne (20 décembre 1994) concernant les emballages, leurs déchets, leur valorisation, voire leur collecte et leur tri, et cela dès la conception même de l'emballage.
Et, comme la concurrence se fait de plus en plus rude, chaque intervenant du secteur du conditionnement fait assaut de recherche et d'ingéniosité dans l'élaboration ou le recours à de nouveaux matériaux.
L'emballage plastique poursuit sa croissance, avec un produit qui s'impose face aux autres matériaux grâce, avant tout, au dynamisme de l'industrie agroalimentaire nationale (notamment, avec la livraison de sacs sachets bouteilles), mais aussi à celle de l'hygiène-santé-beauté, des produits d'entretien et des produits industriels. Ce secteur de l'emballage plastique emploie environ le quart des effectifs de la plasturgie.
L'innovation s'y concentre sur les articles de bouchage, à forte valeur ajoutée, mais aussi sur les emballages pour cosmétiques et produits alimentaires du type films barrières, emballages multicouches, à épaisseurs réduites... Reste que les solutions apportées en matière de recyclage ne sont pas jugées encore très satisfaisantes.
Le papier-carton relève, lui, d'une industrie plus traditionnelle - principaux débouchés : l'agroalimentaire, mais aussi les cosmétiques, l'électroménager et les pièces détachées - encore qu'on y relève une certaine part d'innovation qui joue sur les capacités d'impression (le
papier-carton demeure un excellent support de communication) et d'adaptation du matériau aux différentes formes.
Cela dit, la consommation intérieure en papier-carton reste stable dans un secteur très concurrentiel que dominent les clients importants et où la grande distribution impose ses prix. Toutefois, ce genre d'emballage conserve ses avantages exceptionnels (marquage, stockage, transport) au point de vue logistique et transport.
La production de la verrerie d'emballage reste très concentrée (Saint-Gobain, BSN...). L'importance du processus de transformation explique une très forte valeur ajoutée. On note un raccourcissement du cycle de vie des bouteilles. Au niveau de la recherche, on annonce une bouteille à double paroi qui conservera plus longtemps la fraîcheur. Autre tendance : la gravure et la personnalisation à moindre coût.
Les emballages métalliques représentent également un secteur de fabrication fortement concentré et s'adressent majoritairement au marché de l'agroalimentaire (boîtes pour conserves et boîtes boissons). La tendance y est à l'allègement et à l'écologie : remplacement du fer blanc par l'acier, abandon du ruban d'ouverture en étain et en plomb.
La recherche y met au point des systèmes d'ouverture facile (Easypeel, opercule souple muni d'un anneau). Les emballages pour produits chimiques et industriels s'adaptent aux nouvelles directives en améliorant la lisibilité des contenus grâce aux pictogrammes. La boîte aluminium régresse mais cet alliage affirme toujours sa présence dans les marchés de la barquette et de l'emballage souple.
Enfin, l'emballage bois. C'est un secteur fort peu concentré et qui demeure assez artisanal. Le chiffre d'affaires le plus important est évidemment généré - à destination du transport de pièces volumineuses - par la fabrication de palettes et caisses palettes, dont 70 % sont des emballages perdus.
Nouvelle orientation, enfin : au regard de la directive européenne sur la valorisation et le recyclage des emballages, les entreprises développent la réparation de palettes. On constate, en effet, que cette activité bien spécifique a multiplié par plus de huit son CA au cours des cinq dernières années.
En tout cas, malgré l'offensive des emballages en carton et en plastique, les producteurs d'emballages légers en bois ont quand même bien organisé leur résistance face à la montée des autres matériaux.
Des exemples : Orth, propose toujours une... palette de solutions pour tout ce qui concerne la grande classique de la manutention qu'est la palette bois (qui représente 50 % de l'ensemble des fabrications de palettes françaises, 65 % des palettes standardisées multirotations et plus de 95 % des palettes EUR-PAL).
Son expertise va de la palette EUR à la palette standard, en passant par la palette d'expédition ou la caisse-palette, mais son offre inclut aussi la palette plastique ou moulée, ainsi que des palettes métalliques, nouvellement apparues sur le marché.
Concernant plus particulièrement la palette moulée, Orth met en avant l'argument environnemental : produits valorisés, coûts maîtrisés. Fabriquées dans tous les formats standard européens, ces palettes sont insensibles aux variations de température, de - 65 à 120°C. Leur tare est très inférieure à celle des palettes en bois massif. Elles sont facilement houssables. La recyclabilité de la palette en bois est également avancée par Perurena comme principal argument.
« Un livre, c'est la mort d'un arbre », disait le poète Saint-John Perse. « Si les forêts pouvaient parler... », surenchérit donc le slogan commercial d'Eryplast, fabricant de palettes en plastique qui entend mettre ainsi en avant l'argument écologique.
Son produit, c'est Eryplast, marque leader dans le genre sur la Belgique. Ces palettes sont fabriquées à base de matières « post-consommation » préalablement traitées, et cela donne une palette de haute qualité soumise à l'ensemble des tests Afnor, DIN et ISO 8611. Aucun insert métallique n'empêche ensuite son recyclage.
La structure est monobloc, renforcée aux endroits exposés, ce qui met la palette à l'épreuve des coups de fourche de chariots élévateurs. La protection UV est maximale (degré 8) et il n'y a pas de possibilité d'infiltration d'eau. Conséquence logique : Erypal est idéale pour les stockages extérieurs.
Cette palette est disponible dans toutes les couleurs et on peut y apposer un marquage, un logo ou une puce électronique.
Chez Gro adepte de la palette métallique (acier ou aluminium), la gamme s'enrichit de palettes en plastique dont on retiendra un nouveau modèle léger. Il s'agit d'une palette plastique recyclée, de couleur grise, à quatre entrées, encastrable et empilable, d'une charge statique de 3 000 kg et d'une charge dynamique de 1 500 kg.
Elle ne pèse que 10 kg en 1200 x 800 x 148, 12,5 kg en 1200 x 1000 x 148 et 15 kg en 1200 x 1200 x 148. Il en existe également trois versions avec traverses. Enfin, Gro inclut dans sa gamme un conteneur carton, en plusieurs versions, qui peut être fermé par un couvercle en plastique (option).
Pour sa part, Allibert, avec sa gamme Crescendo, introduit la première caisse palette pliante à parois lisses, disponible en 9 modèles de dimensions 1000 x 1200 en hauteur 750 et 900 mm, avec ou sans côtés à abattant. Elle est fabriquée en polyéthylène haute densité.
Chez le même fabricant : la gamme de conteneurs multi-liquides TangGo, 100 % plastique, une palette de rétention 4 fûts, des bacs pour la récupération des piles usagées et un emballage réutilisable, traçable à tout moment pour une gestion de parc fiabilisée (lecture du tag assurée par onde radio).
Toujours dans le plastique : l'espagnol Craemer (Congost Plastic SA) avec, cette fois-ci, une gamme de mini-palettes. Baptisé CR2, ce modèle au format 600 x 800 mm entend apporter une nouvelle solution pour les flux logistiques. C'est une palette injectée d'une seule pièce en PEHD de haute qualité, 100% recyclable, correspondant aux exigences de l'industrie alimentaire.
Au cahier des charges, l'objectif « poids plume » a été atteint : seulement 7,6 kg, ce qui n'empêche pas la compatibilité avec des charges très élevées. Des semelles chanfreinées et surbaissées permettent la préhension par la plupart des transpalettes, même sur la face 600. La CR2 est une palette 3 semelles et 4 entrées. Divers inserts évitent tout glissement lors de la manipulation, sans incidence aucune sur le stockage ni le transport.
Beynel, quant à lui, est un fabricant qui se consacre exclusivement à la production de palettes aluminium, répondant à tous les impératifs de transfert, de stockage et de manutention de produits délicats. En effet, la neutralité de l'alliage offre un vaste domaine d'applications : industries pharmaceutiques, cosmétiques, agroalimentaires, électroniques, chimiques.
Pour en finir avec les palettes, rappelons qu'il s'agit d'un produit qui se manutentionne (voir encadré) et qui se stocke lui-même en s'empilant. Signalons donc, à cet égard, l'intéressant empileur-dépileur Palomat, d'origine danoise, qui opère en mode pneumatique et se commande par joystick.
Sans oublier le retourneur de palette comme Premier s'en est fait le spécialiste depuis plus de vingt ans. Ce genre d'équipement (éventuellement associé à des systèmes de séchage ou de pression) représente une solution idéale pour transférer ses produits sur des palettes en plastique ou des palettes en location, ou de changer des palettes cassées ou défectueuses.
Mais il n'y a que la palette dans le monde de l'emballage. Ainsi, dans l'emballage carton, Sealed Air propose Koorvu, un nouveau concept d'emballage par sustension et par rétention. Cela permettra d'isoler le produit bien au centre du carton, et donc de le protéger parfaitement contre chocs et vibrations.
En outre, Korrvu (fabriqué avec 30 % de papier recyclé) emballe son contenu dans un film transparent qui permet une meilleure présentation esthétique du produit, et son inspection sans déballage. Il s'agit d'un film élastique qui s'adapte à toutes les formes.
Dans les emballages de transport à usages multiples, Utz met en avant la solution plastique avec ses bacs (Rako) et malettes, son bac professionnel Eurotec, ses palettes, ses conditionnements pliables et rabattables, ses bacs navettes emboîtables et gerbables (Pool-box Nesco), ses caisses grand volume (Paloxes), etc.
De même, Arca Systems offre un choix complet de solutions dans la manutention plastique avec des palettes mais aussi des bacs-gerbables-emboîtables (Integra) d'une contenance de 18 à 87 l, sans oublier une gamme de bacs pliables (PreLog), des caisses palettes (Big Box), ou encore des palettes-plateaux à bouteilles.
Werit, spécialité de la transformation des matières plastiques, adapte à ses palettes ainsi réalisées un système modulable d'armatures tubulaires verticales en acier galvanisé qui permettent de maintenir une poche en polyéthylène haute densité (avec vanne triple sécurité) pour le stockage et le transport de produits liquides, chimiques ou alimentaires.
Palette mise à part, on trouvera d'ailleurs un produit du même genre chez Sotralentz avec le conteneur SL 7, d'une contenance de 820 à 1 000 litres, conforme aux cotes conteneurs ISO. On observe un couvercle à visser et une sortie basse. Ce produit associe le polyéthylène haute densité, un treillis de protection métallique et du revêtement polyester époxy.
Pour terminer ce tour d'horizon, mentionnons, d'une part, les rubans extensibles Sanstrap qui peuvent servir, par exemple, à solidariser des palettes reconstituées.D'autre part, chez Linpac Plastics Pontivy, deux nouveaux types de films polyéfines, le Linfirst (en diverses épaisseurs, pour produits frais comme la viande, la volaille, les fromages, les fruits et légumes) et le Newstar (film monocouche).
Autre nouveauté chez ce dernier fabricant : un type de film PVC, Orion X, multicouche et souple, principalement pour barquettes de produits frais et plats préparés.
Sur l'année 2000, 11,6 millions de tonnes d'emballages ont été mises sur le marché français, tous matériaux confondus : 4 100 millions de tonnes de papier carton, 3 500 millions de tonnes de verre, 1 700 millions de tonnes de bois, 1 600 millions de tonnes de plastique et 700 millions de tonnes de métal.
Mondialement, les flux de produits d'emballage sont estimés à 32 milliards de dollars. Principaux pays fournisseurs : Etats-Unis et Allemagne à égalité (chacun 14 %), France (9 %), Italie (7 %) et Canada (5 %). Principaux pays clients : Etats-Unis (11 %), France (10 %), Allemagne (7 %), Mexique (6,8 %) et Royaume-Uni (6,5 %).
Les facturations par produits sont estimées à 92 milliards de francs : 31 % pour le papier carton, 30 % pour le plastique (non compris les plastiques intégrés), 16 % pour le verre, 15 % pour le métal et 8 % pour le bois.
Les grands débouchés : 38 % dans l'alimentaire non liquide, 25 % dans l'alimentaire liquide, 11 % dans la beauté-santé.
Les facturations de l'emballage plastique par principaux produits : 24 % sacs et sachets, 22 % bouchages et surbouchages, 20 % bouteilles, flacons et fûts, 16 % boîtes, pots, gobelets et caisses.
Les facturations de l'emballage papier carton (dont 73 % de carton ondulé, 18 % de carton plat et 10 % de papier) : 52 % boîtes et caisses en carton ondulé non recouvert, 25 % cartonnages pliants, 6 % sacs en papier, 3 % cartonnages publicitaires.
Les facturations de l'emballage verre : 57 % bouteilles, 24 % flacons, 10 % pots et bocaux.
Les facturations de l'emballage métal : 35 % boîtes conserves, 18 % boîtes boissons, 14 % bouchage et surbouchage, 9 % boîtes pour produits chimiques et industriels, 6 % fûts.
Les facturations de l'emballage bois : 31 % palettes et caisses palettes, 26 % ouvrages de tonnellerie, 20 % emballages légers, 7 % caisses en bois.
Mic, lors du dernier salon de l'emballage, a présenté deux nouveaux modèles de transpalettes : un manuel peseur (TMW 22) et un électrique (Swift EME 12).
Le TMW 22 bénéficie d'un nouvel indicateur de pesage qui offre un plus large éventail d'utilisations pour répondre à tous les besoins de la pesée mobile. Sa fiabilité est accrue grâce à l'utilisation d'une seule carte électronique, d'un nouvel écran à touches tactiles avec affichage à cristaux liquides, et de nombreux équipements optionnels de personnalisation.
Le système de pesage est encore plus précis puisque, avec 4 capteurs, l'erreur maximale est de 0,1 % du poids pesé. Dans le cas d'une charge plus petite, l'affichage passe automatiquement à une graduation plus basse.
Quant au Swift EME 12, plus petit transpalette électrique au monde, il est présenté comme l'intermédiaire entre le transpalette manuel TM 22 et le transpalette électrique A 16. Sa longueur hors fourches est de 380 mm et sa largeur de 700 mm. Il est fait surtout pour séduire les habitués du transpalette manuel.