Dans votre numéro 2111 du 17 février, vous avez mené une enquête intéressante sur l'immigration clandestine au port de Calais. Permettez-moi cependant de vous contredire sur un point. A propos de l'amende de 2000 livres infligée au transporteur routier, vous écrivez : « aucun (transporteur) n'a pour l'instant payé ». Faux car, nous, les Transports Sutter, avons réglé le 8 août 2000 la somme de 6 000 livres (environ 60 000 francs) pour trois clandestins découverts à bord d'un de nos camions et ce, par virement bancaire au « UK immigration service ». Petit transporteur (10 véhicules dont 7 affectés au trafic transmanche), nous avons entamé des procédures afin de nous éviter cette injuste déconvenue financière. En vain. Même le groupe Gefco, donneur d'ordres avec qui nous travaillons depuis plus d'un quart de siècle, ne s'est pas soucié de nos doléances. C'est sûr que de nos jours pour être entendu, il faut avoir être une entreprise d'une certaine taille. Il est vrai aussi qu'un transporteur routier qui reste volontairement petit par souci de qualité et d'amour pour son métier fait effet de dinosaure dans un monde où les maîtres mots sont « gestionnaire, budget et profit ». Pour pouvoir continuer un métier que nous exerçons depuis trois générations, nous avons dû, la mort dans l'âme, nous résoudre à payer cette amende qui a grevé un peu plus notre marge déjà fragilisée par une année 2000 difficile. Heureusement que notre donneur d'ordres nous a royalement consenti une augmentation de 2,5 % sur les 6,5 % demandés. Mais il est bien connu que le nouveau millénaire appartiendra aux grands et aux puissants.
Opinions
« Nous avons payé l'amende »
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