Pendant cette période, 1671 liquidations judiciaires ont été prononcées, 2426 entreprises ont purement et simplement mis la clé sous la porte, 128 ont cédé leur fonds de commerce et 69 ont été absorbées par d'autres structures. 3083 entreprises ont été créées en même temps. Tous les indicateurs statistiques sont dans le rouge : les disparitions sont de plus en plus nombreuses, les créations de plus en plus rares. La même source indique que le transport logistique détient le record français côté progression du nombre des défaillances, devant le secteur des technologies de l'information. Il est donc plus risqué aujourd'hui de se lancer dans le transport que de créer une start-up sur l'internet !!! Entre fin 2000 et début 2001, cette tendance semble se confirmer. On peut y voir un assainissement de la profession. Cela ressemble plutôt à un nettoyage par le vide. Découragés, désorientés, dégoûtés par le trop plein des réglementations et l'incohérence de leur mise en oeuvre, les chefs d'entreprises sont de plus en plus nombreux à jeter l'éponge. Les plus chanceux tentent de vendre leur pme. S'ils n'y parviennent pas, ils la ferment, de gré ou de force. Dans un contexte de croissance économique et de forte demande pour le transport routier, ces mouvements profitent aux grands groupes nationaux et régionaux, qui multiplient le recours à la sous-traitance pour esquiver l'encadrement réglementaire. La concentration économique et financière du secteur s'accélère, en France comme en Europe. En même temps, le gouffre entre salariés protégés et sous-traitants exploités se creuse. Il paraît que ça s'appelle "progrès social".
Editorial