Mauvais prétexte

«La messagerie déplore la première victime des 35 heures », titre TLF dans un communiqué du 11 janvier, repris ensuite dans son bulletin hebdomadaire du 12 janvier

Profitant de la «récente mise en redressement judiciaire d'une grande entreprise du secteur», la fédération des entreprises de Transport et Logistique de France appelle les messagers à agir « avec détermination » pour « obtenir de leurs clients une rémunération normale de toutes les prestations ».

Elle « réitère » aussi « sa demande auprès des pouvoirs publics en faveur d'un assouplissement des conditions d'application de l'ARTT ». Celle-ci ayant entraîné « une forte augmentation des charges d'exploitation de la messagerie ».

TLF ne pouvait pas manquer l'occasion de faire valoir ses revendications. Pourtant, le « prétexte » est assez mal choisi. Certes, la « première victime des 35 heures » affirme avoir dû recruter 135 personnes et accroître ainsi ses effectifs de 10 % en 2000. Ce qui aurait selon elle engendré un surcoût salarial de 30 MF. Mais, en guise de 35 heures, cette entreprise a signé, le 28 août 2000, un accord portant la durée de travail hebdomadaire de ses salariés sédentaires de 41 h 45 à 39 h à partir du 1er octobre pour les uns ; de 39 h à 36 h à partir du 1er janvier pour les autres. Côté conducteurs, les « grands routiers » sont passés de 41h45 par semaine à 41h30 et les « courtes distances » de 41h45 à 40 heures hebdomadaires à partir du 1er octobre 2000. Cela paraît un peu juste pour expliquer une mise en redressement judiciaire. Cela suffit en revanche pour justifier un communiqué. Et peut-être pour donner bonne conscience aux futurs repreneurs de la « première victime des 35 heures ».

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