C'est le sombre bilan dressé pour Geodis par ses représentants syndicaux affiliés à la CFDT. C'est le sinistre héritage abandonné par le président démissionnaire de Geodis, Alain Poinssot. C'est le triste résultat de la stratégie aventureuse de l'actionnaire principal, SNCF Participations, depuis plusieurs années.
C'est surtout une pierre de plus dans le jardin déjà encombré de l'État patron. La privatisation de Geodis est désormais aux oubliettes. Sa fusion avec La Poste est imminente pour constituer un nouveau conglomérat public nommé Geopost, qui ambitionne de concurrencer Deutsche Post sur le marché européen. Les anciens élèves de l'Ecole Supérieure des PTT feront-ils mieux que leurs camarades cheminots de Polytechnique? Rien n'est moins sûr. D'abord parce que, à leurs propres problèmes sociaux, ils vont ajouter ceux qui s'annoncent au sein de Geodis. Ensuite parce que leur stratégie de service global s'apparente trop à celle suivie vainement par Alain Poinssot. Seule certitude : le robinet des fonds publics reste ouvert. En effet, pour 420 millions d'euros (près de 3 milliards de francs !!!), La Poste s'apprête à porter de 50,6 à 85 % sa part de contrôle dans le réseau de monocolis allemand DPD.