Préparée en grandes pompes, et à l'aide de quelque 100 millions d'euros d'investissements promotionnels, l'historique entrée en bourse de Deutsche Post, s'est finalement révélée des plus timides. Le 21 novembre dernier, 29 % du capital de la poste allemande étaient proposés sur le marché de Francfort. Poussée par une demande de 8 fois supérieure au 320 millions d'actions proposées, DP a opté pour un prix de lancement de 21 euros (situé dans le haut de la fourchette de 18 à 23 euros prévue) valorisant ainsi son capital à 23,4 milliards d'euros. A l'issue de sa première journée de cotation, l'action n'avait gagné que 2,19 % pour atteindre 2,46 euros. Ce que les analystes financiers ont qualifié de « début poussif » et que Klaus Zumwinkel, président de Deutsche Post a expliqué en mettant en avant un « contexte boursier difficile ».
Plus que la conjoncture, c'est la nature même de la poste allemande qui refroidirait les investisseurs. Sont ainsi incriminées sa « mentalité de fonctionnariat », ses activités encore largement dépendantes d'un monopole postal appelé à se réduire ainsi que l'absence d'intégration des 35 entreprises rachetées depuis 2 ans en Europe pour 7 milliards d'euros. La première phase de privatisation du groupe aura au moins permis à l'Etat allemand de récolter quelque 6,6 milliards d'euros.