Des déchets pour tous les goûts

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Selon un recensement effectué par l'Ademe, la France produit chaque année quelque 880 millions de tonnes de déchets. Un gigantesque gisement dans lequel se confond une myriade de produits. Qui sont-ils exactement ? Peut-on les quantifier ? Et, surtout, quelles sont les quantités transportées ? Tentative de typologie.

Ménagers, banals, spéciaux ou encore agricoles, les déchets peuvent se classer en sept catégories distinctes. Avec des frontières plus ou moins étanches. Ainsi, certains déchets dits banals, les fameux DIB, sont rangés parmi les déchets des collectivités locales ou les déchets ménagers et assimilés. Au total, les sept types de déchets représentent un gisement de 883,3 millions de tonnes. Champions toutes catégories, les déchets agricoles et issues des industries agroalimentaires dont la production annuelle est évaluée à 420 millions de tonnes. Mais seules 51,1 millions de tonnes sont transportées.

Les déchets ménagers et assimilés : 29,5 millions de tonnes. Les deux tiers des déchets ménagers et assimilés sont des ordures ménagères. Le reste est composé de déchets végétaux, d'encombrants ménagers et de déchets industriels banals provenant de la même collecte. Le volume d'ordures ménagères a doublé en trente ans, passant de 220 kg/habitant par an en 1960 à 434 kg/habitant par an en 1995. Avec, bien sûr, une forte dispersion géographique entre milieu urbain et rural. D'après les analystes, compte tenu de l'évolution démographique, la production d'ordures ménagères s'accroît de 2,2 % par an.

Les déchets des collectivités locales : 22,5 millions de tonnes. Ils recouvrent une réalité plus large, puisqu'ils intègrent non seulement les déchets des ménages et ceux des artisans, commerçants et petits industriels. Il regroupent également les boues de station d'épuration, les matières de vidange, les déchets des espaces verts, les déchets des marchés et des services de nettoiement.

Les déchets industriels banals : 50 millions de tonnes. Ce sont des déchets non toxiques rejetés par les industriels, les artisans, les commerçants et les entreprises de service. Les emballages mais aussi les chutes de fabrication (plastique, carton, métal, textile, métal) peuvent être traités dans les mêmes conditions et installations que les ordures ménagères. Les trois principaux secteurs producteurs de DIB sont l'industrie du bois, du papier carton, de l'imprimerie et du commerce de détail de plus de 400 m2.

Les déchets industriels spéciaux : 7 millions de tonnes. Les déchets industriels spéciaux, appelés aussi déchets dangereux dans certains pays européens, constituent une réalité qui a été prise en compte dans les années 80 par l'affaire des fûts de Seveso. Ce secteur, très hétérogène, est caractérisé par la présence de produits dangereux, tels que des solvants, qui peuvent être à l'origine de nuisances pour la santé et l'environnement.

Les déchets industriels spéciaux doivent être stabilisés avant leur mise en décharge dans des centres d'enfouissement technique. Autrement dit, ils sont mélangés à des liants de façon à ce que leurs polluants soient piégés dans des sortes de blocs de ciment.

Les déchets agricoles et des industries agroalimentaires : 420 millions de tonnes. Avec une production estimée à 375 millions de tonnes, dont 280 millions de tonnes de fumiers et de lisiers, l'agriculture est le premier secteur économique producteur de déchets. Quant aux industries agroalimentaires (IAA), elles pèsent 45 millions de tonnes de déchets par an.

Les déchets organiques des IAA sont dominés par trois secteurs : betteraves, sucreries et distilleries ; laiteries-fromageries ; abattage-découpage. L'essentiel du gisement des déchets agricoles ne génère pas de transport, ces déchets étant éliminées sur place, au sein des exploitations agricoles. Les tonnages sont donc faibles et les flux de transport limités.

Les déchets hospitaliers : environ 700 000 tonnes. Très peu d'études existent à ce sujet. Signalons simplement que la France est au premier rang européen en terme de production de déchets hospitaliers.

Les déchets de chantiers : 354,3 millions de tonnes. Il ne sont pas recensés de façon complète mais ont fait l'objet d'une étude menée conjointement par l'Ademe et la Fédération nationale du bâtiment qui a estimé leur gisement à 354,3 millions de tonnes.

Ce tonnage regroupe les 23,9 millions de tonnes de déchets du bâtiment et les 330,4 millions de tonnes de déchets des travaux publics qui, eux, englobent les déchets de minerais. En matière de transport, la distance moyenne est évaluée à 30 km. Le transport s'effectue en grande partie en milieu urbain et sur des périodes limitées à l'activité des chantiers.

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