"Nous sommes arrivés au bout d’un modèle économique…". Pascal Megevand, dirigeant de la société haut-savoyarde éponyme, a trouvé dans ce constat la raison d’être du projet Equilibre, dont il est l’un des copilotes et qui entre en phase opérationnelle.
Dès 2010, Megevand Frères avait créé une marque commerciale commune, 3MP Transport, avec Magnin, Marmeth et Prabel, des confrères de la Haute-Savoie et de l’Ain.
Mais la force acquise face aux gros chargeurs ne joue pas suffisamment sur la rentabilité, point noir du TRM. C’est pourquoi ces PME (hormis Marmeth) vont décider d’expérimenter, par le projet Equilibre, quelque chose de vraiment nouveau : le gaz. Ils sont alors rejoints en 2011 par Sotradel (Ain), puis, en 2014, par Jacky Perrenot et Transalliance, deux groupes ayant déjà une première expérience du GNV.
Un carburant moins polluant et moins bruyant
Le gaz possède "un coût quasiment identique au gazole utilisé en Euro 6, tant cette dernière technologie est complexe", assure Sébastien Crouan, responsable développement durable de Transalliance.
Mais son principal avantage est d’être moins polluant et moins bruyant, ce qui correspond à une demande croissante des clients, des collectivités et du public. Le GNV ne génère, en effet, pas de particules. Il produit 50% à 80% d’oxyde d’azote (Nox) en moins que le fuel. Enfin, sa combustion est neutre en matière de CO2 dans le cas d’une utilisation de biométhane.
L'aide du cluster logistique Rhône-Alpes
"Deux choses nous ont décidés à nous lancer, assure Pascal Megevand : la découverte du cluster Logistique Rhône-Alpes, à notre disposition pour étudier un projet - ce que des PME ne peuvent pas faire seules -, et la sortie de véhicules dual fuel par Volvo".
Un groupe de travail ad hoc est donc créé, en 2011, au sein du cluster. Il permet de nouer un contact avec l’Ademe Rhône-Alpes. "Celle-ci a immédiatement adhéré au projet, commente Arnaud Mainsant, ingénieur transport aujourd’hui chargé du projet, car nous avons besoin d’un retour d’expérience sur les bénéfices environnementaux du gaz comme carburant".
Il faudra cependant du temps et moult réunions pour "vaincre les blocages idéologiques et le pessimisme ambiant", selon Pascal Megevand. "Même si nous étions fortement intéressés par le projet en Rhône-Alpes, confirme Arnaud Mainsant, il nous a fallu le mettre en lumière auprès de notre expert national poids lourds du service transport et mobilité".
Mission accomplie : celui-ci confirmera même qu’il faut donner à l’aventure une dimension scientifique.
> Lire la suite dans L'Officiel des Transporteurs n°2771 du 6 février 2014 : Projet Equilibre : Six transporteurs expérimentent le gaz (accès abonnés)
