Les projets d’interdictions de circuler pleuvent contre les poids lourds en Espagne et le flot se semble par prêt de se tarir. En ce moment, le ministère de l'Équipement espagnol est en train de négocier avec plusieurs communautés autonomes la mise en place de détours obligatoires pour les poids lourds.
En décembre dernier déjà, le gouvernement de la province du Rioja a été autorisé à instaurer une interdiction de circulation pour les camions de 4 essieux et plus sur l’équivalent de 150 km de la N-232 et la N-124, afin de les forcer à emprunter l’autoroute parallèle AP-68. En compensation, les tarifs autoroutiers ont été abaissés de 75% sur la portion correspondante.
Report sur les autouroutes à péage
"Malheureusement, cette interdiction ne restera pas isolée", s’alarme la Fedanismer, le principal syndicat de transporteurs espagnol. Ainsi, en Catalogne, les camions n’auront bientôt plus le droit de rouler sur la N340 sur les tronçons Peniscola - l'Hospitalet de l'Infant et Altafulla-Vilafranca del Penedès. Ils devront emprunter l’autoroute à péage parallèle AP-7, avec une remise de tarif de 42,5%.
La mesure, qui aurait dû entrer en vigueur au 1er janvier 2018, est suspendue à la résorption de la crise politique en Catalogne. Elle doit permettre de retirer 4 000 camions de la nationale.
Des velléités similaires fleurissent également en Castille et Léon sur la N-VI (avec un report sur l’autoroute parallèle AP-6), en Alava (de la N-240 vers l’AP-68 pour les transports exceptionnels) ou encore en Galice.
Les syndicats de transporteurs réagissent
"À chaque fois, on invoque des arguments populistes comme la réduction du nombre d’accidents et la congestion routière. Or les statistiques ont prouvé que les poids lourds ont été la seule catégorie de véhicules à baisser leur taux de sinistralité en 2017", martèle la Fedanismer. Inquiets de la multiplication de ces interdictions, les syndicats de transporteurs, sous l’égide du Comité national des transporteurs routiers, viennent de demander la tenue d’une réunion urgente sur le sujet au ministère des Transports.
Ils entendent également contester ces interdictions sur un plan légal. Entre ces projets de report vers l’autoroute et les écotaxes locales du Gipuzkoa (et peut-être de l’ Alava), l’année 2018 semble déjà bien chargée.