Dans l’une de ses dernières études, publiée le 14 novembre, l’Union internationale des transports routiers (IRU) assure que la pénurie de roulants en Europe devrait devenir "incontrôlable" dès 2026. Une situation plutôt préoccupante dans la mesure où "les camions transportent 75 % du fret européen en volume et 85 % de ses biens périssables, de grande valeur et médicaux, tels que les vaccins et la nourriture", rappelle l’étude.
Pour expliquer ce phénomène, l’IRU avance une population de conducteurs vieillissante et une demande accrue de transport. "Le différentiel croissant entre les départs à la retraite et les nouveaux chauffeurs devrait tripler et le taux de postes vacants de conducteurs routiers atteindre 60 % d'ici 2026", assure l’organisation dans son étude, qui chiffre à 2 millions le nombre de postes de roulants qui seront vacants en 2026, affectant la moitié de tous les mouvements de fret.
Une profession pas assez mise en valeur
Autre écueil : un manque d’attractivité de la profession. "Alors que les salaires des chauffeurs sont jusqu'à cinq fois supérieurs au salaire minimum moyen, le rapport présente des données alarmantes sur les difficultés d'accès au métier, notamment pour les jeunes, et son attrait, notamment pour les femmes", précise l’étude.
En effet, les jeunes ne représentent que 6 % des effectifs. Du côté des femmes, la profession peine tout autant à convaincre. "L'Espagne, par exemple, a l'un des taux de chômage féminin les plus élevés d'Europe (14 %), mais l'une des plus faibles proportions de conductrices de camion (2 %)", plaide l’étude.