À l’issue du second conseil de défense écologique, qui s’est tenu à l’Élysée le 9 juillet, Elisabeth Borne a annoncé l’intention du gouvernement de diminuer le remboursement partiel de la TICPE dont bénéficie le transport routier. En clair : le gasoil sera réduit de deux centimes par litre dès 2020. À la clé : "Une contribution (du secteur) de 140 millions d’euros (M€) en année pleine", a précisé Elisabeth Borne. Un montant qui sera directement affecté à l’agence de financement des infrastructures (AFITF).
Anticipant le tollé que cette annonce provoquerait, la ministre a reçu les organisations professionnelles dans le courant de l’après-midi. Une rencontre qui n’a pas suffi à faire baisser la tension tant sur le fond que la forme. "Non seulement il n’y a eu aucune concertation mais le gouvernement annonce une fiscalité que ne pourront pas supporter les professionnels", regrettent la FNTR, l’Unostra, l’OTRE, l’Union TLF et la CSD dans un communiqué commun publié dans la soirée.
Hasard du calendrier ?
Déjà envisagée par le précédent gouvernement, cette mesure semble aujourd’hui répondre à un coup de pression politique. En effet, certains sénateurs menaçaient de faire échouer la commission mixte paritaire qui doit faire converger les versions du projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) adopté par les deux chambres. Celle-ci se tient ce mercredi si l'exécutif ne donnait pas des garanties écrites sur le financement des 500 M€ qui manqueraient par an dès 2020 pour financer les mesures prévues pour la rénovation des infrastructures de transport. Avec les annonces d’hier matin, le gouvernement a livré une partie de la réponse…