Moins de huit mois avant le début des Jeux Olympiques, les entreprises de transport et logistique restent encore dans le flou quant aux autorisations et conditions de circulation pendant la période. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a détaillé le 28 novembre dans les colonnes du Parisien les périmètres qui affecteront la circulation générale autour des sites olympiques et paralympiques. Quatre zones ont été définies sans pour autant préciser les conditions pour les opérations de transport ou déménagement dans chacune d’entre elles. Une première, à proximité immédiate du site, est le « périmètre organisateur » réservé aux personnes accréditées (athlètes et leurs équipes, organisation, journalistes et prestataires de services) ou munies d’un billet. La deuxième, un périmètre de protection gardera les riverains à distance, à l’exception de la cérémonie d’ouverture.
Zones "bleues" et "rouges"
Vient ensuite un périmètre de circulation qui concerne tous les véhicules motorisés, à deux ou quatre roues. Ce périmètre est divisé en deux parties. Une première, la zone « rouge », plus proche du site, consiste en une interdiction de circulation à l’exception de certaines personnes disposant d’une dérogation. Et une zone « bleue », plus large, consiste en un périmètre de réglementation de la circulation. Seules les personnes qui vivent, travaillent ou se rendent dans un commerce pourront y entrer en véhicule. Il n’y aura pas besoin de dérogation, mais juste de pouvoir justifier de bonnes raisons au point de contrôle pour y entrer. À noter que ces restrictions ne sont pas permanentes selon le préfet de police de Paris, mais « activées » sur les temps de compétition. Par ailleurs, pour les épreuves qui traversent Paris (marathon, courses cyclistes, etc.), les conditions d’accès seront renforcées.
Associer le secteur aux décisions
L’inquiétude des entreprises grandit. Dans un communiqué, Olivier Poncelet, délégué général de l’Union TLF, souligne à quel point le secteur ne sait toujours pas comment il pourra continuer à fonctionner pendant les Jeux. « Les Jeux approchent, et nous ne connaissons pas aujourd'hui la cartographie précise des zones de sécurité, ni les modalités d'accès aux différentes zones pour les transporteurs, » déplore Olivier Poncelet. Rappelant que dans la métropole du Grand Paris, l’activité logistique représente un flux de près de 3 millions de mouvements de marchandises par semaine et 1,1 million dans Paris, l’Union TLF a ainsi indiqué qu’il était « essentiel d’intégrer la logistique urbaine dans les décisions relatives aux restrictions de circulation ». La vie économique et sociale doit perdurer pendant les jeux. « Pour cela, les transporteurs doivent pouvoir approvisionner nos commerçants, nos hôpitaux, les particuliers, etc. », précise-t-il. Le Gatmarif, au cours de son Assemblée générale du 25 octobre déplorait également ce manque d’information. « Plus tôt les transporteurs seront informés précisément des restrictions de circulation, mieux ils pourront s’organiser avec leurs clients pour garantir le bon approvisionnement de Paris comme des autres villes concernées,» conclut le délégué général de TLF