La guerre en Ukraine complique considérablement la donne pour le groupe de logistique automobile Gefco. Par les temps qui courent, son actionnaire RZD, les chemins de fer russes, qui détient 75 % des parts de l’entreprise, lui fait l’effet d’un caillou dans la chaussure.
L'impact des sanctions européennes
Dans le viseur des sanctions européennes, le périmètre d’activité du groupe ferroviaire russe s’est considérablement réduit. En Grande-Bretagne, RZD n'a plus l'autorisation de travailler de puis le 28 mars De son côté, le 25 mars, le Bureau du Trésor de Sa Majesté en charge des sanctions financières au Royaume-Uni a accordé à Gefco une licence permettant de poursuivre ses activités indépendamment des sanctions contre les chemins de fer russes, pour une période de deux mois (jusqu'au 22 mai 2022). "La question qui se pose est pourquoi le groupe Gefco est assimilé à une entreprise russe ? Pourquoi certains pays (anglo-saxons) disent à leurs entreprises de ne plus travailler avec Gefco ? Pourquoi certaines banques (réassureurs), compagnies aériennes et maritimes, certains clients ferment portes et volets à Gefco ?", interroge Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports, dans un communiqué de presse.
Un avenir incertain
Dans ce contexte, l’avenir de l’entreprise créée en 1949 par le constructeur Peugeot pour transporter ses véhicules sortis d’usine, pose question. "Avec ce genre de pratique, il ne faudra pas attendre des années pour foutre en l’air une entreprise économiquement viable, indépendante en termes de management avec ses actionnaires, qui emploie 11 500 personnes dans le monde, 9 000 en Europe, dont 3 400 en France", craint Patrice Clos.
À moins de 15 jours de l’élection présidentielle, le syndicat en appelle au gouvernement pour trouver une porte de sortie urgemment. "Il est plus que temps que le président de la République, qui est aussi président de l’Union européenne, active fortement la vente de Gefco", estime Patrice Clos.
Une vente qui, du côté des actionnaires, ne devrait pas rencontrer de franche opposition de ses actuels actionnaires. En effet, RZD a annoncé, il y a moins d’un an, sa volonté de se désengager de la société tricolore. A l’époque, les noms de groupes de transport comme CAT (son concurrent fondé par Renault), ou Charles André circulaient comme candidats à la reprise. Cette fois, c’est celui de l'armateur CMA CGM qui est évoqué comme repreneur potentiel.