Ouverte il y a un peu plus de 60 ans, la section du bac professionnel conducteur transport routier de marchandises (CTRM) du lycée Saint-Gabriel à Pont L'Abbé dans le Finistère foisonne de projets locaux, nationaux et européens pour ses élèves. Elle regroupe quelque 120 lycéens avec 2 classes par niveau au sein d’un ensemble scolaire de 1 500 élèves qui abrite également un BTS GTLA (gestion des transports et logistique associée). "La section a été créée en 1959, sous l’impulsion d’une transporteure de Pont-l’Abbé, Mme Gloanec, indique Dominique Dubreuil, professeur de conduite routière au lycée. La première année, le centre disposait de matériel… mais pas d’un camion. En réalité, des cours de mécanique générale, ajustage et tournage étaient alors dispensés. Mais les élèves étaient quand-même appelés routiers !"
L’établissement ne rencontre pas de difficultés pour remplir l’ensemble de ses classes, "à part l’année dernière, pour le niveau des secondes", souligne Dominique Dubreuil. En revanche, il y a 10 à q15 ans, les candidats s’avéraient beaucoup plus nombreux et une sélection avait lieu par tests;"
Et des formations complémentaires
Après le baccalauréat, les élèves détiennent les permis B, C et CE. Et cette formule, qui inclut des formations complémentaires comme le Caces 1 et 3, présente un avantage pour les entreprises. Dès l’âge de 18 ans, si les élèves obtiennent le bac, ils valident tous les permis et n’ont pas besoin d’attendre 21 ans pour conduire des véhicules de plus de 3,5 tonnes. Ce mode de formation semble par ailleurs fonctionner et fidéliser les jeunes au sein de la filière : "la très grande majorité des élèves de la section travaillent aujourd’hui dans le transport", souvent dans les entreprises de la région ou dans les agences locales de grands groupes.
Pour motiver les élèves, plusieurs actions ont été mises en place, avec l’objectif d’allier approche professionnelle et ouverture d’esprit, par des stages à l’étranger ou des visites de sites au cours d’un trajet longue distance en poids lourd. Les élèves peuvent effectuer des séjours d’un mois dans des pays européens avec le programme Erasmus+. Chaque année, 4 d’entre eux sont accueillis au lycée Rönnowska, à Helsingborg en Suède, 2 chez le transporteur Bretalita à Vilnius, en Lituanie, ainsi qu’un dans une agence de Stef à Saintes, en Belgique. "Ils ne peuvent pas tous partir à l’étranger, précise Dominique Dubreuil. Pour l’année prochaine, nous avons doublé les places en Suède mais le départ est prévu en septembre, nous craignons que la situation sanitaire nous en empêche."
Des découvertes en lien avec leur formation
En Suède, les élèves effectuent 1 semaine en école et 3 semaines dans différentes entreprises : "Ils tournent chaque semaine, à tour de rôle. Ils ne sont donc pas ensemble, ce qui les oblige à parler anglais." Les destinations sont souvent l’occasion de découvrir des lieux en lien avec leur formation professionnelle, comme les usines Scania ou Volvo. "Nous recherchons particulièrement les démo centers où les lycéens peuvent conduire des mégacamions (25,25 m) et des plus de 66 t. C’est une occasion unique pour eux", indique Dominique Dubreuil, qui accompagne les lycéens lors de ce séjour. À l’annonce du confinement, les 4 élèves partis en Suède effectuaient leur premier jour de stage et ont dû rentrer en France dès le lendemain.
Sur place, plusieurs actions ont été organisées à la dernière minute, comme la conduite de camions de 25,25 m avec des mises à quai. À l’occasion de la Journée de l’Europe, le 9 mai, les élèves partis avec Erasmus reçoivent un diplôme Europass mobilité qui consigne les savoirs et compétences acquis dans un autre pays européen. "C’est la preuve qu’ils sont allés dans un pays pendant un mois mais aussi un vrai plus pour leur CV", assure Dominique Dubreuil.
Lire l'intégralité de l'article (accès réservé) dans L'Officiel des Transporteurs n°3027 du 26 juin 2020.