-Quelle est la situation des entreprises de transport routier face au mouvement des agriculteurs ?
À travers les réunions d’instances – où sont représentées toutes les régions et toutes les spécialités - que nous avons organisées, il ressort que le mouvement n’est pas ressenti de la même façon sur l’ensemble du territoire. Si certaines régions aujourd’hui sont moins impactées, d’autres se trouvent fortement touchées, particulièrement la Vallée du Rhône, la Bourgogne, l’Occitanie et en Poitou-Charentes. Au niveau de la Vallée du Rhône, certaines sont à l’agonie, après avoir subi les conséquences de la neige et du verglas il y a deux semaines. Or, les entreprises sont déjà fortement fragilisées par la conjoncture. L’activité générale est en net ralentissement et les transporteurs sont en train de mener des négociations tarifaires compliquées.
-Des conducteurs se retrouvent bloqués, parfois leurs camions sont vidés… Quelle est la position de la FNTR face à ces actions ?
Il faut qu’on sécurise le personnel, le matériel et les marchandises. Même si le camion est étranger, on n’a pas à vider la marchandise. Cela se fait en plus sous l’œil du conducteur qui est responsable de sa cargaison... Nous demandons que les forces de l’ordre soient sur le terrain et fassent leur travail. Car ça ne semble pas être le cas : elles n’ont par exemple pas pris la plainte d’un transporteur qui s’est fait molester la semaine dernière. Nous défendons par ailleurs la liberté de circulation auprès des collectivités et préfectures, afin que l’on puisse travailler. Des arrêtés d’interdiction de circulation sont publiés pour fermer des autoroutes, alors qu’il pourrait y avoir d’autres solutions, comme fermer une sortie sur deux par exemple pour pouvoir poursuivre l’activité économique. Tout retard pris par les camions a des conséquences, avec souvent un chiffre d’affaires non reportable. Quand des arrêtés sont pris, il faudrait donner des itinéraires alternatifs et que les forces de l’ordre, lorsqu’elles arrivent sur les points de blocage, aient une approche des voies secondaires et des contournements possibles.
-Une poignée de transporteurs a rejoint le mouvement des agriculteurs. Quelle est votre avis sur le sujet ?
La question a été posée à nos professionnels. Aujourd’hui, ce n’est pas à l’ordre du jour. Si cela devrait être le cas, il faudrait que ce soit pour des revendications précises. Et un mouvement ne peut être lancé que si des demandes ont été formulées au Gouvernement et que les négociations n’ont pas abouti.