La maire socialiste de Paris ne démord pas de son projet de piétonisation des voies sur berge rive droite. Malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête publique rendu le 22 août, elle a décidé de le poursuivre.
Une étude d'impact contestée
La commission a établi "que l'étude d'impact ne permet pas d'établir la réalité de la réduction de la pollution automobile induite par la fermeture de la voie sur berge" mais elle considère que le périmètre de l'enquête publique reste "insuffisant". Selon elle, les reports de circulation entraînés par la fermeture des voies affecteront de manière significative un secteur plus large que les 1er, 4e, 7e et 12e arrondissements. Les "5e, 6e et 8e arrondissements subiront un report de près de trois quarts des véhicules qui ne pourront plus emprunter la voie sur berge", indique la commission.
Anne Hidalgo affirme que "ces motivations résonnent comme un déni complet de l'urgence climatique, pourtant actée à Paris par tous les États du monde il y a moins d'un an", et argue que 60 % des Parisiens, dont un automobiliste sur deux, selon un sondage Ifop d’avril 2016, soutiennent le projet. Elle présentera donc "au prochain Conseil de Paris la délibération visant à valider définitivement cette étape décisive dans la lutte contre la pollution".
"Augmentation significative" des temps de parcours
Un document de plus de 380 pages, présenté dans le cadre de l’enquête publique réalisée entre le 8 juin et le 8 juillet, présente notamment les effets "négatifs, forts, directs, permanents, à court terme". Les quelque 43 000 véhicules qui ne pourront plus emprunter chaque jour la voie sur berge subiront ainsi "une augmentation significative"de leur temps de circulation. Sur la rive gauche, les temps de parcours risquent également de connaître "une forte dégradation" (de 5 à 7 minutes de plus en fonction des heures de pointe).
Le Medef dénonçait déjà en juin dernier le projet de fermeture des voies à la circulation. "Qui peut sérieusement croire que multiplier les embouteillages permettra de diminuer la pollution ?", interrogeait Éric Berger, président du Medef Ile-de-France, dans un communiqué. Il déplorait que dans le contexte déjà très difficile, "ce sont encore une fois les entreprises qui seront en première ligne pour en subir les conséquences".
Une conférence début septembre
De son côté, le Syndicat national des transports légers (SNTL) appelle dans un communiqué à "dépassionner le débat". Il souligne que "une consultation large concernant de tels sujets est plus que souhaitable" et souhaite "pouvoir apporter son expertise et son savoir-faire issus de la diversité des activités de ses adhérents afin que professionnels et citoyens puisse profiter ensemble des futurs aménagements urbains".
La Maire de Paris a indiqué qu’elle convoquera "début septembre une conférence destinée à faire prévaloir, malgré tous ceux qui cherchent à le détisser, l'application intégrale de l’accord de Paris sur le climat" .
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