On se doutait bien un peu que les résultats 2022 de Rotterdam seraient à l’image de ses voisins, affectés par la congestion portuaire, la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie. Le numéro un des grands ports européens avait d’ailleurs pris soin, il y a environ une semaine, de faire part du poids des flux avec ce pays (voir article de NPI).
Selon les chiffres diffusés le 23 février 2023, le trafic de Rotterdam conclut 2022 sur un repli très modéré de -0,3 % avec 467,38 millions de tonnes. Ce quasi équilibre dissimule « des changements majeurs, conséquence de la guerre en Ukraine qui a entraîné des modifications sans précédent dans les flux de marchandises l'année dernière », dit l’autorité portuaire.
Le détail par catégorie de marchandises
Les premiers affectés par ces changements sont les conteneurs : 14,45 millions d’EVP (-5,5 %) et 139,65 millions de tonnes (-9,6 % en tonnes). La diminution s’explique « principalement parce que le trafic de conteneurs à destination et en provenance de la Russie s'est quasiment arrêté après l'invasion de l'Ukraine », souligne le port.
Filière prépondérante, les vracs liquides (212,77 millions de tonnes, +4 %) progressent tous ou presque :
- Le pétrole brut : 103,94 millions de tonnes, +5,9 %,
- Les « autres » liquides : 38,41 millions de tonnes +15,3 %,
- Le GNL : 11,49 millions, +63,9 %, Rotterdam étant doté d’un terminal dédié,
- L'excpetion concerne les produits pétroliers (58,91 millions de tonnes, -10,8 %) qui se contractent.
Avec 80,1 millions de tonnes, les vracs secs gagnent +1,7 % avec des situations contrastées :
- Le charbon : 28,98 millions de tonnes, +17,9 %,
- Les mineras de fer et ferrailles : 25,57 millions de tonnes, -15,5 %,
- Les « autres vracs secs » : 17,44 millions de tonnes, +14,2 %,
- Les produits agricoles : 8,1 millions de tonnes, -6,1 %
Les marchandises diverses se portent bien avec un total de 34,89 millions de tonnes (+12,8 %), le RoRo représentant 27,25 millions (+13,5 %) et les « autres » 7,64 millions de tonnes (+10,5 %).
Une bonne année en termes financiers
L'autorité portuaire de Rotterdam communique toujours ses résultats financiers, qu’elle qualifie de « bons pour 2022 ». Le chiffre d'affaires a augmenté de +6,9 % à 825,7 millions d'euros. Les charges d'exploitation ont également augmenté : de +8,3 % à 282,2 millions. Le résultat d'exploitation avant intérêts, amortissements et impôts (EBITDA) a également été globalement supérieur : de +6,1 % à 543,5 millions. Le résultat net est resté inchangé à 247,2 millions.
3 milliards d’euros pour la transition énergétique
Le port de Rotterdam met en avant ses investissements en lien avec la transition énergétique, indiquant « plusieurs décisions prises en 2022 », dont celles sur une bioraffinerie et une usine d'hydrogène « vert ». Parmi les autres projets : agrandissement d’un terminal d'importation d'ammoniac, augmentation de la capacité de recyclage des batteries, construction d’une station de ravitaillement en hydrogène pour les camions, branchement électrique à quai. Au total, « ces investissements représentent un montant d'environ 3 milliards d'euros avec un rôle variable d’un projet à l’autre joué par l'autorité portuaire ».
Le port précise que « la phase pilote de « Nextlogic » (voir article de NPI) s'est achevée fin décembre et cet outil de planification intégré pour le transport intérieur de conteneurs est désormais opérationnel ».