Le trafic est en baisse au port de Bruxelles... pour un retour à la normale

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Port fluvial de l’hinterland d’Anvers, Bruxelles est encore davantage tourné vers ses voisins néerlandais. Les Pays-Bas sont en effet l’origine ou la destination de 52 % des trafics du port de la capitale belge.

Crédit photo Port de Bruxelles
Plus encore que l’activité fluviale locale, qui suit la tendance baissière du trafic de marchandises en 2023, c’est la navigation en transit du port de Bruxelles qui a subi les fermetures de voies navigables en Wallonie.

L’activité du port de Bruxelles a diminué de 5 % en 2023, avec seulement 4,8 Mt manutentionnées. Il s’agit cependant d’un retour à la normale, après une année 2022 au-dessus de la moyenne et un record de trafic à 5,5 Mt enregistré en 2021. Cette baisse d’activité "suit ainsi la tendance au niveau mondial puisqu’on enregistre globalement un repli d’environ 5 % du transport maritime et fluvial", note le port de Bruxelles, qui souligne la dynamique de l’activité fluviale à Bruxelles : le tonnage manutentionné n’était que de 3,5 Mt il y a 30 ans, lors de la création de la société régionale qui exploite le port.

Stabilité des matériaux de construction 

Les transports de matériaux de construction ont totalisé 2,9 Mt en 2023, soit une baisse de seulement 0,2 % par rapport à 2022, ce qui permet au port dans son ensemble de limiter la baisse de tonnage. Car à l’exception des minerais et ferrailles (180 000 t, + 114 %), dont le volume a plus que doublé par rapport à 2023, toutes les catégories de marchandises enregistrent des baisses de trafic :

  • les produits pétroliers en premier lieu, avec seulement 732 000 t (- 23 %) ;
  • les produits agricoles aussi (205 000 t, - 7 %) ;
  • de même que les denrées alimentaires (81 000 t, - 39 %) ;
  • et les produits chimiques (20 000 t, - 23 %) et métallurgiques (5 000 t, - 87 %).

Conteneurs et transit impactés par la fermeture de Ronquières

Quant aux conteneurs, avec 722 000 t, ils voient leur tonnage réduit de 7 % par rapport à l’année précédente. L’année 2022 avait, il est vrai, été exceptionnelle, Bruxelles dépassant les 55 000 EVP. Repassant sous la barre de 50 000 EVP, le nombre de conteneurs revient à ce qu’il était en 2021, précédent record de trafic conteneurisé. "Ce résultat reste tout à fait correct compte tenu du contexte extrêmement difficile du trafic de transit en 2023", estime le port de Bruxelles, qui rappelle que son terminal à conteneurs "est utilisé comme hub de transit pour le trafic des conteneurs entre le sud et le nord du pays. Or, à la suite d’un accident suivi d’une panne, le plan incliné de Ronquières a été fermé durant de longues semaines, ce qui a forcé les transporteurs à modifier leurs itinéraires pour éviter Ronquières et donc Bruxelles".

Cela explique que le trafic fluvial de transit à Bruxelles ait diminué beaucoup plus fortement que le trafic propre du port en 2023. Le tonnage des marchandises de transit, avec seulement 1,3 Mt, est inférieur de 24 % à ce qu’il était en 2024.

L’axe ABC interrompu 169 jours

Les interruptions de navigation sur l’axe ABC (Anvers-Bruxelles-Charleroi) qui permet, depuis le port maritime de l’estuaire de l’Escaut, de rejoindre la dorsale wallonne Tournai-Liège, a en effet été interrompu 169 jours au total au cours de l’année 2023. Les causes en sont multiples : à la panne du plan incliné de Ronquières, qui a interrompu la navigation entre Bruxelles et Charleroi, se sont ajoutés des accidents, des inondations et aussi des entretiens d’ouvrages d’art.

Port fluvial de l’hinterland d’Anvers, Bruxelles est encore davantage tourné vers ses voisins néerlandais. Les Pays-Bas sont en effet l’origine ou la destination de 52 % des trafics du port de la capitale belge. Cette proportion est en léger déclin par rapport à 2022, où elle atteignait 54 %. La part des échanges commerciaux du port de Bruxelles avec le reste de la Belgique, dans le même temps, a augmenté, passant de 41 % à 42 %. La France, avec 3,1 % des échanges contre 2,7 % en 2022, conforte sa position devant l’Allemagne, qui compte pour 2,3 % des échanges fluviaux de Bruxelles.

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