La concession du terminal à conteneurs de Bruxelles attribuée à Van Moer Logistics

Le terminal à conteneurs du port de Bruxelles a été inauguré en 2001 sur une surface de 1,67 ha et a été exploité au cours des années par différentes sociétés dont la dernière (Trimodal Terminal Brussels, rachetée par Van Moer Logistics en 2021) disposait d’une concession jusqu’au 30 juin 2023. En 2022, 57 000 EVP ont été manutentionnés sur le site.

C’est à la fin novembre 2021 que le conseil d’administration du port de Bruxelles a annoncé sa décision d’une extension de son terminal à conteneurs, « en optant pour le projet le plus ambitieux » afin d’aboutir à une superficie totale de près de 6 ha au lieu d’un peu moins de 2 ha.

Les procédures d’appel d’offres pour une concession concernant à la fois le terminal actuel et son extension ont été lancées en octobre 2022 et viennent d’aboutir : le port de Bruxelles a choisi la société Van Moer Logistics, déjà présente sur place depuis le rachat en 2021 de Trimodal Terminal Brussels (TTB) ainsi qu’avec l’acquisition en 2022 du Rhenus Terminal Brussels (RTB), adjacent au TTB.

Distribution urbaine

Pour Jo Van Moer, fondateur et pdg de Van Moer Logistics : « L’extension de cette concession va nous permettre de déployer nos ambitions de distribution urbaine via le port de Bruxelles, ce qui représente une étape importante dans la stratégie intermodale de notre groupe logistique ».

Cette stratégie mise en œuvre depuis 2011 avec des acquisitions de terminaux et/ou quais par ce groupe fondé en 1990, d’abord actif dans le transport routier et l’entreposage, qui possède également une flotte fluviale (9 barges et 5 pousseurs) et se présente désormais comme « un prestataire de services logistiques intégrés ».

Pour la directrice générale adjointe du port de Bruxelles, Caroline Hermanus : « Nous conservons ainsi au port de Bruxelles un acteur majeur de la logistique et du transport intermodal en Belgique, qui est pleinement investi dans les objectifs pour une logistique urbaine à la fois durable et porteuse d’un développement économique et d’emplois ».

Les objectifs fixés

L’annonce du choix du concessionnaire a aussi été l’occasion de préciser un ensemble d’informations concernant les objectifs liés à l’extension du terminal : 

• La concession a pris « immédiatement effet » pour une durée de vingt ans, prolongeable pour une durée maximale de dix ans.
• Les travaux de renforcement et du doublement de la longueur des murs de quai sont en cours et pris en charge par le Port de Bruxelles.
• Le développement de l’extension sur le terrain sera effectué par la société Van Moer Logistics. L’ajout d’un terrain dédié à l’activité logistique en lien avec le terminal, triple la superficie totale.
• L’investissement sur la durée de la concession est de 23,5 millions d’euros. Van Moer Logistics rachète par ailleurs la grue-portique existante et en assure l’entretien. Le montant indiqué comprend aussi l’ajout d’une deuxième grue.

En termes de trafics conteneurs : la société Van Moer Logistics s’engage sur dix ans à passer progressivement de 57 000 EVP (2022) à 127 000 (2032) EVP (avec une répartition de 80 000 EVP par la voie d’eau, 12 000 EVP par le rail, 35 000 EVP en transit. Soit un passage de 500 000 tonnes à 1 million de tonnes de marchandises. « A terme », un total de 144 emplois est avancé.

Pour parvenir à ces niveaux de trafics conteneurs qualifiés d’« ambitieux », le port et l’entreprise croit notamment « à une intensification du transfert modal de la route vers la voie d’eau et le rail, un développement sur le site d’activités logistiques à haute valeur ajoutée, en lien avec la distribution urbaine ».

La transition énergétique des activités sur le site n’est pas oubliée avec l’obligation de souscrire un contrat d’énergie « verte », l’utilisation de véhicules électriques, l’installation de panneaux solaires sur le bâtiment à construire, etc.

La transition numérique figure aussi dans la liste des objectifs pour favoriser « une collecte et un contrôle des données inédit et innovant pour le port de Bruxelles, mais aussi pour la région de Bruxelles-Capitale, pour permettre des diagnostics précis sur le transfert modal et la distribution urbaine ».