Revue hebdo : l’or et les métaux en hausse, le cacao à la peine

Le métal jaune était en hausse la semaine dernière. Les métaux ont touché des sommets en début de semaine, tandis que le cacao pâtit de stocks importants.

Le prix de l'or a grimpé la semaine dernière et a temporairement dépassé 1.810 dollars l'once pour la première fois depuis mi-septembre le 22 octobre 2021, dopé par le cocktail explosif d'une inflation forte et d'une croissance peu vigoureuse. En fin de séance, l'once d'or s'échangeait pour 1.786,10 dollars, contre 1.767,62 dollars la semaine précédente en fin d'échanges. "La stagflation, c'est-à-dire une période d'inflation combinée à une croissance en berne, est d'habitude favorable à l'or", a souligné Ole Hansen, analyste chez Saxo group.

Mais malgré la hausse soutenue des prix à travers le monde, le cours de l'or a peiné ces derniers mois à se démarquer, et reste en baisse de 5 % depuis début juin. Les marchés ont en effet préféré le dollar, autre valeur refuge mais également monnaie de référence du marché aurifère, pour se préserver du risque ; une hausse du billet vert rend le prix du métal jaune plus élevé pour les investisseurs utilisant d'autres devises.

À en croire le marché de l'or, la Banque centrale américaine (Fed) va donc réussir à s'opposer à l'inflation en relevant ses taux, ce qui pousse les investisseurs en quête de sécurité vers le dollar ou les obligations d'État plutôt que vers les métaux précieux.

"Mais les banques centrales vont avoir du mal à relever leurs taux de façon significative" sans étouffer l'économie mondiale, qui se remet peu à peu de la pandémie de Covid-19, prévient Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets.

Les métaux au sommet

Les cours des métaux ont connu une nouvelle poussée de fièvre sur le London Metal exchange (LME) en début de semaine sous la pression du coût de l'énergie, avant d'être refroidis par les autorités chinoises.

La tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 9.714,00 dollars le 22 octobre, contre 10.281,00 dollars le vendredi précédent à la clôture et 10.452,50 dollars le 18 octobre, un plus haut depuis le 18 mai.

La tonne d'aluminium valait quant à elle 2.870,50 dollars, après être montée à 3.229 dollars le 18 octobre – un plus haut depuis juillet 2008 – et celle de zinc cotait 3.395,50 dollars, après un sommet à 3.944 dollars le 15 octobre, un prix plus vu depuis mai 2007.
La crise actuelle de l'énergie contraint la Chine, où les centrales à charbon tournent au ralenti et où l'électricité est rationnée, "à réduire sa production de métaux, exacerbant ainsi la hausse de leurs prix", explique Ole Hansen.

La réaction politique de Pékin, qui cherche à tempérer cette envolée des cours, a provoqué quelques premiers mais timides effets sur le marché en deuxième moitié de semaine.

La Commission nationale du développement et des réformes (NDRC) "aura recours à tous les moyens nécessaires [...] pour faire revenir les prix du charbon dans une fourchette raisonnable", a-t-elle annoncé le 19 octobre, sans préciser les pistes envisagées.
Cette volonté "a un impact négatif sur les métaux à forte intensité énergétique tels que l'aluminium et le zinc", reprend Ole Hansen.

Le cacao souffre

Les cours du cacao étaient en berne cette semaine en raison de stocks abondants de part et d'autre de l'Atlantique. À Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.774 livres sterling, contre 1.816 livres sterling sept jours auparavant en fin de séance. À New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 2.576 dollars, contre 2.607 dollars une semaine plus tôt.

Au cours du mois de septembre, les stocks de fèves de cacao certifiés en Europe "ont augmenté de 20 % par rapport à leur niveau moyen enregistré il y a un an", observe l'Organisation internationale du cacao (ICCO) dans son dernier rapport mensuel publié la semaine passée.

Aux États-Unis, "les stocks totaux ont augmenté de 48 % en glissement annuel", ajoute la même source, un matelas confortable en cas d'aléa du côté de l'offre qui pèse sur les cours.

Le cacao est une des rares matières premières à ne pas profiter de la reprise en 2021, les deux contrats de référence étant globalement proches de leurs niveaux du début de l'année et en dessous de leurs derniers pics de 2016.

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