Revue hebdo : ​l’or dans la tourmente, l’étain repart et le sucre tient la route

À la fin de la semaine dernière, les cours de l’étain se sont repris. Le sucre se maintient, notamment en raison de la hausse du pétrole, alors que l’or souffre toujours face à d’autres valeurs refuge. L'or était à la peine la semaine dernière, après avoir touché le 8 mars un plus bas depuis neuf mois à 1.676,89 dollars l'once. Elle valait 1.716,44 dollars le 12 mars, contre 1.700,64 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Depuis plusieurs semaines, le métal jaune fait grise mine face à la vigueur du billet vert et des obligations, deux autres valeurs refuge qui ont vu leur prix bondir. "Si le dollar se renforce encore, l'or risque de tomber à des niveaux plus vus depuis un an", car la hausse de la monnaie américaine, qui sert de référence au marché aurifère, rend l'achat de lingots plus coûteux pour les investisseurs utilisant d'autres devises.

Depuis sa performance record cet été qui avait porté l'or à plus de 2.000 dollars l’once pour la première fois de son histoire, il a perdu près de 18 % de sa valeur. Mais certains observateurs du marché pensent que l'or pourrait retrouver son éclat dans les mois à venir, notamment avec le passage du plan géant de relance de l'économie américaine de 1.900 milliards de dollars voulu par Joe Biden : "Il va soutenir la croissance, mais aussi augmenter les risques d'inflation", ce qui devrait profiter à l'or, commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

L’étain se rallume

Le cours de l'étain sur le London Metal Exchange (LME) s'est apprécié la semaine dernière, s'approchant du dernier sommet atteint le 25 février 2021. La tonne d'étain pour livraison dans trois mois s'échangeait à 25.650 dollars le 12 mars à Paris, contre 24.444 dollars le vendredi précédent à la clôture. "Après une glissade fin février et début mars, le prix de l'étain s'est stabilisé et se redresse", a constaté Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank. "Le marché mondial de l'étain, après avoir été déficitaire l'année dernière, est toujours tendu en ce début d'année", a-t-il ajouté, et "fait l'objet d'achats spéculatifs".

Comme tout métal de base, son cours est également dépendant de la bonne santé de l'économie chinoise. Or la Chine a vu ses exportations bondir de 60,6 % sur un an sur la période janvier-février selon les chiffres publiés par les Douanes, un rythme de progression plus vu depuis février 1995 et bien au-delà de ce à quoi s'attendaient les analystes.

Le sucre porté par le pétrole

Le prix du sucre était proche de l'équilibre la semaine dernière, s'installant à un niveau proche de son précédent record atteint fin février, soutenu par une offre contrainte. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 459,10 dollars vers 17 h 50, contre 463,50 dollars le vendredi précédent en fin de séance. À New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 16,14 cents, contre 16,40 cents sept jours auparavant.

"Le faible niveau de production dans l'Union européenne et en Thaïlande fait que la demande ne peut être satisfaite malgré une production élevée au Brésil et en Inde", a expliqué Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank. La bonne santé des cours du pétrole participait aussi à la tenue des cours du sucre. Un prix du pétrole en hausse encourage en effet la transformation de la canne à sucre en éthanol, qui devient plus compétitif face à l'or noir, ce qui réduit donc l'offre de sucre sur le marché.

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