Le premier syndicat du secteur minier de Nouvelle-Calédonie s'est dit vendredi 21 juillet "très inquiet" de la baisse continue des prix du nickel, craignant la fermeture d'une des trois usines métallurgiques. "On est très inquiets pour nos emplois et pour nos familles. Le cours du nickel n'arrête pas de se casser la figure", a déclaré Pierre Tuiteala, secrétaire général du Soenc-Nickel (Syndicat des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie). "Les trois usines sont en difficulté. S'il y en a une qui ferme c'est toute l'économie du territoire qui va en prendre un coup et les répercussions seront désastreuses", a-t-il également indiqué. En raison du repli de l'économie chinoise et de la montée en puissance de pays producteurs à bas coûts, le prix du nickel a été divisé par deux au cours des trois dernières années, et s'établit actuellement autour de 9.000 dollars la tonne. Cette dégringolade frappe durement les usines métallurgiques de Nouvelle-Calédonie, dont l'industrie minière est le poumon économique. L'an dernier, l'État avait volé au secours du secteur en octroyant aux trois opérateurs - Eramet, Vale et Glencore - des aides sous la forme de prêts, de garantie d'emprunt ou d'assouplissement des règles de défiscalisation des investissements. "Il y a eu un soutien en 2016 mais on n'arrête pas de perdre de l'argent", a déclaré Pierre Tuiteala, particulièrement préoccupé par l'usine du groupe brésilien Vale, dans le Sud de l'archipel, qui emploie 870 personnes. Selon des propos rapportés début juillet par le "Metal Bulletin", le PDG de Vale, Fabio Schvartsman, aurait déclaré que "Vale Nouvelle-Calédonie a consommé 1,3 milliard de dollars au cours des trois dernières années et doit être fermé". Prêts à consentir des efforts supplémentaires, les responsables du Soenc ont indiqué que "le prix de revient (à Vale) était de 11.000 dollars la tonne contre 22.000 en 2015". "On veut que les dirigeants nous laissent le temps de montrer qu'on est capable de faire encore mieux", a déclaré Pierre Tuiteala.
La situation de la Société Le Nickel, filiale du français Eramet, qui perd 20 millions d'euros par mois et où un Plan de performance est en cours ainsi que celle de Koniambo, opérée par le géant Glencore et un mineur local, nourrit également les inquiétudes. Le Soenc-Nickel doit évoquer cette crise avec la ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, en visite officielle la semaine prochaine à Nouméa. Le secteur minier emploie environ 7.000 personnes, soit 11 % de l'emploi privé de Nouvelle-Calédonie.
La situation de la Société Le Nickel, filiale du français Eramet, qui perd 20 millions d'euros par mois et où un Plan de performance est en cours ainsi que celle de Koniambo, opérée par le géant Glencore et un mineur local, nourrit également les inquiétudes. Le Soenc-Nickel doit évoquer cette crise avec la ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, en visite officielle la semaine prochaine à Nouméa. Le secteur minier emploie environ 7.000 personnes, soit 11 % de l'emploi privé de Nouvelle-Calédonie.