L'Europe doit se donner les moyens d'organiser sa souveraineté en matière de métaux et minerais, dont la demande va aller croissant avec la transition énergétique, a prévenu Christel Bories, PDG du groupe minier français Eramet.
"La Chine a eu une stratégie très anticipatrice, beaucoup plus que nous. Elle a compris très vite que les métaux allaient être le nerf de la guerre de la transition énergétique et, très vite, elle a investi en Afrique, en Amérique latine, etc. de façon massive, pour mettre la main sur les gisements", a déclaré Christel Bories, PDG du groupe minier français Eramet, le 5 juin 2021 sur BFM Business.
Selon elle, aujourd'hui "la Chine maîtrise un peu plus de 50 % des mines de nickel, 40 % des mines de lithium, 50 % des mines de cobalt dans le monde. Et elle raffine les deux tiers de tous ces minerais au niveau mondial. D'autres pays, comme les États-Unis, réagissent. Donc il ne faut pas que l'Europe soit trop en retard".
Investir en dehors de l’Europe
"On n'a pas de matières premières en Europe, ou très faiblement : si on mobilisait tous nos projets, on arriverait peut-être à 15 % de nos besoins, a poursuivi Christel Bories. Il va falloir aussi se positionner sur les pays producteurs, or aujourd'hui on n’a ni les outils financiers ni les outils réglementaires pour le faire", a-t-elle déploré.
"Il faudrait, comme l'ont fait les Chinois, les Japonais, les Coréens, des fonds publics qui investissent dans les matières premières à l'étranger. Aujourd'hui les plans de relance investissent en Europe, il faut aussi investir dans les matières premières en dehors de l'Europe", a-t-elle plaidé.
Eramet compte aussi sur le recyclage des métaux des batteries en fin de vie. "Le grand avantage des métaux c'est qu'ils sont recyclables à l'infini. Encore faut-il avoir les technologies pour les récupérer et ne pas les dégrader, pour pouvoir les retransformer en métaux très purs pour les batteries", a-t-elle ajouté, précisant qu'Eramet avait sur le sujet un partenariat avec Suez.
Eramet est un des derniers groupes miniers européens. Selon Christel Bories, il "représente 10 % du nickel mondial" et vise 17-20 % en 2030.
Selon elle, aujourd'hui "la Chine maîtrise un peu plus de 50 % des mines de nickel, 40 % des mines de lithium, 50 % des mines de cobalt dans le monde. Et elle raffine les deux tiers de tous ces minerais au niveau mondial. D'autres pays, comme les États-Unis, réagissent. Donc il ne faut pas que l'Europe soit trop en retard".
Investir en dehors de l’Europe
"On n'a pas de matières premières en Europe, ou très faiblement : si on mobilisait tous nos projets, on arriverait peut-être à 15 % de nos besoins, a poursuivi Christel Bories. Il va falloir aussi se positionner sur les pays producteurs, or aujourd'hui on n’a ni les outils financiers ni les outils réglementaires pour le faire", a-t-elle déploré.
"Il faudrait, comme l'ont fait les Chinois, les Japonais, les Coréens, des fonds publics qui investissent dans les matières premières à l'étranger. Aujourd'hui les plans de relance investissent en Europe, il faut aussi investir dans les matières premières en dehors de l'Europe", a-t-elle plaidé.
Eramet compte aussi sur le recyclage des métaux des batteries en fin de vie. "Le grand avantage des métaux c'est qu'ils sont recyclables à l'infini. Encore faut-il avoir les technologies pour les récupérer et ne pas les dégrader, pour pouvoir les retransformer en métaux très purs pour les batteries", a-t-elle ajouté, précisant qu'Eramet avait sur le sujet un partenariat avec Suez.
Eramet est un des derniers groupes miniers européens. Selon Christel Bories, il "représente 10 % du nickel mondial" et vise 17-20 % en 2030.