"Avec une performance du dollar plus vue depuis février, les amateurs d'or ont été découragés", résume Han Tan, analyste chez Exinity. La hausse du cours du dollar, monnaie de référence du marché aurifère, pèse sur le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises pour acheter des lingots.
Par ailleurs, "les investisseurs encaissent leurs profits" alors que le prix a approché de son plus haut historique au début du mois, à 2.053 dollars l'once, un sommet depuis plus d'un an, estime Jameel Ahmad, analyste chez CompareBroker.io. Mais l'or parvient à se maintenir sur l'ensemble de la semaine, et reste au dessus du seuil symbolique de 2.000 dollars l'once.
"Les craintes autour du plafond de la dette américaine, les tensions géopolitiques et les attentes de baisses des taux dès cette année sont des raisons pour expliquer le maintien du dollar", explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Les investisseurs surveillent particulièrement les discussions, pour l'instant au point mort, entre la Maison blanche et l'opposition républicaine sur le plafond de la dette. "Toute avancée pèserait sur l'or", juge Neil Wilson, analyste chez Finalto.
L'aluminium au bout du rouleau
Le prix de l'aluminium a baissé sur la semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), touchant un plus bas depuis plus de six mois. Jeudi, la tonne d'aluminium est tombée à son prix le plus bas depuis fin octobre 2022, à 2.202 dollars.
"Les données plus faibles que prévu sur l’inflation en Chine ont alimenté les doutes quant à une reprise (économique) significative", exerçant ainsi des "pressions considérables" sur les prix des métaux de base, explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank. La Chine est en effet un important pays consommateur de métaux industriels.
L'analyste note également que le LME a fait état pour le mois d'avril d'une augmentation globale de ses stocks d'aluminium de 17 %. "L'aluminium primaire détenu dans les entrepôts du London Metal Exchange avec l'origine russe a légèrement diminué", ajoute-t-elle, grâce à l'augmentation des arrivages provenant d'autres pays.
Sur le LME, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 2.223,50 dollars vendredi, contre 2.318,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt.
Le cacao brûle
Les prix du cacao ont culminé à de nouveaux sommets depuis 2016 cette semaine, les tensions sur le marché s'exacerbant, le manque d'offre continuant de se faire sentir par rapport à une demande toujours forte.
Vendredi, le cacao a atteint 2.300 dollars la tonne à Londres, un nouveau prix plus haut depuis octobre 2016, et à New York, la tonne de cacao a touché les 3.049 dollars, un record depuis août 2016.
"Les approvisionnements sont restreints en raison de la baisse des arrivées en Côte d'Ivoire", premier producteur de cacao, avance Jack Scoville, analyste de Price Group. Les conditions météorologiques "chaudes et sèches" dans le pays pourraient encore réduire la production, ajoute M. Scoville.
Et les manques d'arrivage de cacao dans les ports d'Afrique de l'Ouest continuent également de soutenir les prix dans un avenir proche, note l'analyste. À Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet 2023 valait 2.285 livres sterling, contre 2.216 livres sterling vendredi dernier en fin de séance. À New York, la tonne pour livraison en juillet valait dans le même temps 3.030 dollars, contre 2.933 dollars vendredi dernier.