L'or et l'étain brillent, le café se maintient, le cuivre flanche

"L'or remonte tandis que le dollar et le rendements des titres américains baissent", résume Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Un marché du travail moins tendu pousse les investisseurs à penser que la Réserve fédérale américaine (Fed) est peut-être plus proche que prévu de la fin de son cycle de resserrement monétaire.

Cette idée les pousse à vendre des dollars, monnaie de référence du marché aurifère, ce qui permet aux investisseurs utilisant d'autres devises d'effectuer des achats de lingots à bon compte.

Et la baisse du rendement des bons du Trésor américain rendent aussi le métal, actif sans rendement, plus attractif par comparaison. À plus long terme, "nous misons sur une hausse du prix de l'or en raison de l'affaiblissement à venir de l'économie mondiale", qui poussera les investisseurs vers la valeur refuge, estiment les analystes de UBS.

Vers 15h40 GMT (17h40 à Paris), l'once d'or coûtait 1.929,32 dollars, contre 1.919,35 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

L'étain chauffe, le cuivre refroidit

Les prix de l'étain ont atteint jeudi sur la Bourse des métaux de Londres un sommet depuis cinq mois, galvanisés par des perturbations de la production qui diminuent les réserves disponibles.

"Le minerai d'étain reste dur à trouver, et des informations de presse sur de possibles fermetures des mines au Myanmar alimentent l'inquiétude", commente Daria Efanova, analyste chez Sucden. Résultat, la tonne d'étain a atteint 29.110 dollars jeudi, un niveau plus vu depuis début février, avant de reculer un peu. La tonne d'étain coûtait 28.305 dollars, contre 26.787 dollars sept jours plus tôt à la clôture sur le LME.

Pour les autres métaux de base, comme le cuivre, la faiblesse du dollar vendredi a également poussé les investisseurs utilisant d'autres devises à effectuer des achats à bon compte, soutenant les prix. La tonne de cuivre s'échangeait pour 8.369,50 dollars, contre 8.315,50 dollars une semaine plus tôt.

Mais les perspectives ternes de la croissance mondiale pourraient peser sur les cours à court terme, prévient Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. "Nous pensons que la faiblesse du cuivre ne sera que temporaire et que la transition vers les énergies renouvelables soutiendra le prix" dans les mois à venir, juge-t-il néanmoins.

Le café se divise

Les cours du café ont divergé cette semaine, le robusta évoluant très proche de son record, poussé par une demande forte et une offre réduite dans de nombreux pays producteurs, quand l'arabica restait stable grâce aux attentes d'exportations brésiliennes fortes.

"Des rapports font état d'un temps sec pour la récolte de la production d'arabica au Brésil, avec des attentes de production élevées, et cette production est maintenant récoltée et commence à être exportée", commente Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Le Brésil est le premier producteur mondial d'arabica. Le café robusta à Londres a grimpé, évoluant à un niveau proche de son record depuis le début du contrat il y a quinze ans, atteint mi-juin.

"L'offre de robusta reste limitée sur le marché alors que la demande de robusta est forte", explique Jack Scoville, "mais la récolte brésilienne est maintenant sur le marché et devrait absorber une grande partie de la demande".

L'analyste rappelle cependant que "les producteurs vietnamiens et indonésiens n'auraient presque plus rien à vendre et les producteurs colombiens seraient également à court" de robusta. "Le marché a vraiment besoin d'offres importantes de la part du Brésil pour soutenir tout mouvement de baisse", insiste-t-il.

Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre 2023 valait 161,20 cents, contre 159 cents sept jours auparavant. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre 2023 valait 2.609 dollars vendredi contre 2.491 dollars il y a une semaine à la clôture.