La Nouvelle-Calédonie finalise le plan de gestion du parc naturel de la mer de Corail, dont le volet le plus sensible porte sur l'exploration et l'exploitation de potentielles ressources minérales et en hydrocarbures.
"Il serait aberrant de laisser la moindre porte ouverte à l'exploration ou à l'exploitation d'hydrocarbures", a déclaré Marc Orémus, responsable des programmes marins de l'antenne du WWF (Fonds mondial pour la nature) à Nouméa. "L'exploration en mer est catastrophique pour l'environnement. Il faut laisser les ressources fossiles là où elles sont", estime pour sa part Christophe Chevillon, directeur de l'ONG Pew, qui considère le projet de plan de gestion comme "une liste de bonnes intentions sans mesures nouvelles".
La Nouvelle-Calédonie a créé en 2014 l'une des plus vastes réserves marines au monde, qui s'étend sur toute sa ZEE (zone économique exclusive), soit 1,3 million de km2. Cet espace très préservé abrite une biodiversité exceptionnelle comptant 25 espèces de mammifères marins, 48 de requins, 19 d'oiseaux nicheurs et un tiers des récifs "pristine" (sites quasi vierges), dont il ne reste que 1,5 % à l'échelle de la planète. Mais la zone pourrait aussi receler des ressources minérales et des hydrocarbures tels que des nodules polymétalliques, des terres rares, des phosphates ou encore des dépôts sulfurés et des encroûtements ferromagnésiens.
"Le niveau d'exploration et d'évaluation du potentiel en ressources non biologiques est très faible en Nouvelle-Calédonie", souligne le projet de plan de gestion. Prudent sur ce sujet hautement sensible, le document préconise de "mieux comprendre les enjeux et les risques liés à l'exploration et à l'exploitation des ressources profondes avant d'envisager de nouvelles prospections".
Les compagnies pétrolières intéressées
Selon Christophe Lefeuvre de Conservation international, il faut proscrire les campagnes d'exploration sismique "dont les ondes, qui pénètrent à 4 km sous le plancher sous-marin, ont un impact nocif pour les animaux marins".
Or, l'éventualité de ressources en hydrocarbures se trouve confortée par la découverte récente d'un septième continent, Zealandia, dont la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie sont les seules terres émergées. Le fait que Zealandia, né il y a quelque 80 millions d'années, soit le résultat d'une fragmentation du supercontinent Gondwana constitue en effet, pour les géologues, un contexte propice à la présence de pétrole ou de gaz.
Faute de campagne exploratoire, ils sont aujourd'hui impossibles à localiser. "Avec le parc marin, on risque de faire des zonages de protection totale et de développement durable à l'aveugle", s'insurge Bernard Robineau, chef du service de la géologie de la Direction des mines et de l'énergie de Nouvelle-Calédonie (Dimenc).
En 2009, le président du gouvernement local avait déclaré dans un discours devant le Congrès calédonien que "l'économie de l'avenir, c'est aussi celle liée à l'exploitation des hydrocarbures offshore". Trois ans plus tard, lors d'une conférence à Canberra, les connaissances scientifiques réunies par la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande et l'Australie avaient suscité l'intérêt d'une vingtaine de compagnies pétrolières et de sociétés de prospection. La Dimenc s'était alors lancée dans une réflexion sur un code minier pour les hydrocarbures afin d'établir un cadre réglementaire, mais le projet n'a pas été finalisé.
"Personne ne dit que la ZEE de la Nouvelle-Calédonie est un Eldorado, mais on ne peut pas la mettre totalement sous cloche, ne serait-ce que pour l'acquisition de connaissances scientifiques, qui passe par des campagnes sismiques", explique Bernard Robineau. Une version finalisée du plan de gestion du parc naturel de la mer de Corail doit être remis au gouvernement calédonien le 24 avril avant un examen par les élus du Congrès.
La Nouvelle-Calédonie a créé en 2014 l'une des plus vastes réserves marines au monde, qui s'étend sur toute sa ZEE (zone économique exclusive), soit 1,3 million de km2. Cet espace très préservé abrite une biodiversité exceptionnelle comptant 25 espèces de mammifères marins, 48 de requins, 19 d'oiseaux nicheurs et un tiers des récifs "pristine" (sites quasi vierges), dont il ne reste que 1,5 % à l'échelle de la planète. Mais la zone pourrait aussi receler des ressources minérales et des hydrocarbures tels que des nodules polymétalliques, des terres rares, des phosphates ou encore des dépôts sulfurés et des encroûtements ferromagnésiens.
"Le niveau d'exploration et d'évaluation du potentiel en ressources non biologiques est très faible en Nouvelle-Calédonie", souligne le projet de plan de gestion. Prudent sur ce sujet hautement sensible, le document préconise de "mieux comprendre les enjeux et les risques liés à l'exploration et à l'exploitation des ressources profondes avant d'envisager de nouvelles prospections".
Les compagnies pétrolières intéressées
Selon Christophe Lefeuvre de Conservation international, il faut proscrire les campagnes d'exploration sismique "dont les ondes, qui pénètrent à 4 km sous le plancher sous-marin, ont un impact nocif pour les animaux marins".
Or, l'éventualité de ressources en hydrocarbures se trouve confortée par la découverte récente d'un septième continent, Zealandia, dont la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie sont les seules terres émergées. Le fait que Zealandia, né il y a quelque 80 millions d'années, soit le résultat d'une fragmentation du supercontinent Gondwana constitue en effet, pour les géologues, un contexte propice à la présence de pétrole ou de gaz.
Faute de campagne exploratoire, ils sont aujourd'hui impossibles à localiser. "Avec le parc marin, on risque de faire des zonages de protection totale et de développement durable à l'aveugle", s'insurge Bernard Robineau, chef du service de la géologie de la Direction des mines et de l'énergie de Nouvelle-Calédonie (Dimenc).
En 2009, le président du gouvernement local avait déclaré dans un discours devant le Congrès calédonien que "l'économie de l'avenir, c'est aussi celle liée à l'exploitation des hydrocarbures offshore". Trois ans plus tard, lors d'une conférence à Canberra, les connaissances scientifiques réunies par la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande et l'Australie avaient suscité l'intérêt d'une vingtaine de compagnies pétrolières et de sociétés de prospection. La Dimenc s'était alors lancée dans une réflexion sur un code minier pour les hydrocarbures afin d'établir un cadre réglementaire, mais le projet n'a pas été finalisé.
"Personne ne dit que la ZEE de la Nouvelle-Calédonie est un Eldorado, mais on ne peut pas la mettre totalement sous cloche, ne serait-ce que pour l'acquisition de connaissances scientifiques, qui passe par des campagnes sismiques", explique Bernard Robineau. Une version finalisée du plan de gestion du parc naturel de la mer de Corail doit être remis au gouvernement calédonien le 24 avril avant un examen par les élus du Congrès.