Les exportations françaises de blé se sont maintenues à un niveau correct en novembre, mais la concurrence mondiale reste féroce et pourrait s'accroître si l'Argentine renonce à sa taxe à l'exportation.
Au cours des cinq premiers mois de la campagne commerciale 2015/2016 (de juillet à novembre), 3,4 millions de tonnes de blé français ont été exportés, un niveau légèrement inférieur à la même période en 2014 (- 3 %), selon le bilan mensuel de l'établissement public FranceAgriMer publié le 9 décembre. Sur la même période, 1,8 million de tonnes ont été exportées vers l'Algérie, premier client français, soit davantage que l'an dernier (1,2 Mt).
Le blé français a aussi trouvé de nouveaux débouchés, avec 124.000 tonnes vendues au Mexique et le même volume à l'Indonésie, un pays vers lequel le potentiel d'exportation pourrait atteindre les 300 à 500.000 tonnes, selon FranceAgriMer. Mais sur ces destinations "la dynamique récente est déjà en train de se tarir", a estimé Olivia Le Lamer, chef de l'unité Grandes Cultures.
En outre, le différend entre la Russie et la Turquie dans l'affaire du bombardier russe abattu fin novembre par l'aviation turque fait peser un "point d'interrogation" sur les relations commerciales entre ces deux pays. "Les exportateurs russes sont très réticents à conclure de nouveaux contrats" avec la Turquie et pourraient donc réorienter leurs ventes de blé vers l'Égypte, premier importateur mondial, a souligné Mme Le Lamer.
Le blé russe, déjà très présent en Égypte, viendrait donc concurrencer encore davantage le blé français, qui souffre d'un prix du fret trop élevé par rapport aux producteurs de la mer Noire. En outre, "on s'attend à une espèce de vague argentine" d'exportations de blé et de maïs si les taxes à l'exportation sur ces produits sont levées dans la foulée de l'investiture jeudi du nouveau président Mauricio Macri.
Cette mesure pourrait intervenir "très rapidement" et "devrait provoquer une baisse des prix sur les marchés mondiaux", estime Mme Le Lamer, ajoutant que les céréales argentines pourraient directement concurrencer les produits français sur le continent africain, notamment en Algérie. Par conséquent, FranceAgriMer maintient inchangées ses prévisions d'exportations vers les pays tiers pour l'ensemble de la campagne, à 11,5 millions de tonnes.
En outre, l'établissement "tient à alerter" les agriculteurs sur la nécessité de mettre leur blé en vente, alors que certains retardent leurs ventes en attendant que les prix remontent. Or, les stocks français sont à un niveau extrêmement élevé, supérieur à 5 millions de tonnes.
En revanche, "la faiblesse des prix ne semble pas avoir affecté les intentions de semis" de blé pour l'an prochain, qui atteignent un niveau jamais vu depuis 1934, a souligné Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer. Les excellentes conditions météo ainsi que la bonne récolte de cet été ont incité les agriculteurs à semer de nouveau beaucoup de blé, a-t-il expliqué.
Au cours des cinq premiers mois de la campagne commerciale 2015/2016 (de juillet à novembre), 3,4 millions de tonnes de blé français ont été exportés, un niveau légèrement inférieur à la même période en 2014 (- 3 %), selon le bilan mensuel de l'établissement public FranceAgriMer publié le 9 décembre. Sur la même période, 1,8 million de tonnes ont été exportées vers l'Algérie, premier client français, soit davantage que l'an dernier (1,2 Mt).
Le blé français a aussi trouvé de nouveaux débouchés, avec 124.000 tonnes vendues au Mexique et le même volume à l'Indonésie, un pays vers lequel le potentiel d'exportation pourrait atteindre les 300 à 500.000 tonnes, selon FranceAgriMer. Mais sur ces destinations "la dynamique récente est déjà en train de se tarir", a estimé Olivia Le Lamer, chef de l'unité Grandes Cultures.
En outre, le différend entre la Russie et la Turquie dans l'affaire du bombardier russe abattu fin novembre par l'aviation turque fait peser un "point d'interrogation" sur les relations commerciales entre ces deux pays. "Les exportateurs russes sont très réticents à conclure de nouveaux contrats" avec la Turquie et pourraient donc réorienter leurs ventes de blé vers l'Égypte, premier importateur mondial, a souligné Mme Le Lamer.
Le blé russe, déjà très présent en Égypte, viendrait donc concurrencer encore davantage le blé français, qui souffre d'un prix du fret trop élevé par rapport aux producteurs de la mer Noire. En outre, "on s'attend à une espèce de vague argentine" d'exportations de blé et de maïs si les taxes à l'exportation sur ces produits sont levées dans la foulée de l'investiture jeudi du nouveau président Mauricio Macri.
Cette mesure pourrait intervenir "très rapidement" et "devrait provoquer une baisse des prix sur les marchés mondiaux", estime Mme Le Lamer, ajoutant que les céréales argentines pourraient directement concurrencer les produits français sur le continent africain, notamment en Algérie. Par conséquent, FranceAgriMer maintient inchangées ses prévisions d'exportations vers les pays tiers pour l'ensemble de la campagne, à 11,5 millions de tonnes.
En outre, l'établissement "tient à alerter" les agriculteurs sur la nécessité de mettre leur blé en vente, alors que certains retardent leurs ventes en attendant que les prix remontent. Or, les stocks français sont à un niveau extrêmement élevé, supérieur à 5 millions de tonnes.
En revanche, "la faiblesse des prix ne semble pas avoir affecté les intentions de semis" de blé pour l'an prochain, qui atteignent un niveau jamais vu depuis 1934, a souligné Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer. Les excellentes conditions météo ainsi que la bonne récolte de cet été ont incité les agriculteurs à semer de nouveau beaucoup de blé, a-t-il expliqué.