L'aluminium à son record historique, semaine mouvementée pour les précieux

Les prix de l'aluminium et du nickel ont grimpé en flèche cette semaine, dopés par l'invasion russe en Ukraine, l'aluminium atteignant jeudi un nouveau record historique et le "métal du diable" culminant à son plus haut niveau depuis près de onze ans.

Sur le marché londonien des métaux de base (London Metal Exchange, LME), l'aluminium a atteint son plus haut historique à 3.480 dollars la tonne jeudi, quelques heures après l'annonce par le président russe Vladimir Poutine d'une "opération militaire" en Ukraine.

"Les prix de l'aluminium et du nickel ont fortement augmenté dans le contexte de l'escalade du conflit entre la Russie et l'Ukraine", commente Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

L'aluminium et le nickel font partie des métaux "qui dépendent de l'offre russe", explique Al Munro, courtier chez Marex, la Russie étant le deuxième producteur mondial d'aluminium, et l'un des plus importants producteurs de nickel avec l'Indonésie. Cette hausse s'est toutefois ralentie vendredi, les sanctions occidentales à l'encontre de la Russie n'affectant pas pour le moment l'industrie de l'aluminium et du nickel.

"Les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni se sont abstenus d'imposer des sanctions sur les exportations de matières premières de la Russie", soulignent les courtiers de Marex.

"Cependant, nous ne pensons pas que le risque de rupture d'approvisionnement soit écarté, car la Russie elle-même pourrait décider de restreindre ses exportations de matières premières en représailles", avertit Daniel Briesemann.

D'autant que selon Commerzbank, les stocks d'aluminium dans les entrepôts du LME sont proches de leur plus bas niveau depuis 15 ans, et ceux de nickel sont également modestes.

L'envolée du prix du gaz pourrait également inciter encore plus de fonderies, très gourmandes en énergie, à réduire leur production "dans la mesure où la hausse des prix de l'aluminium ne compense pas les coûts plus élevés", poursuit l'analyste.

Sur le LME, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 3.353,50 dollars vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), contre 3.262,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

La tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait quant à elle à 24.230 dollars, contre 24.144 dollars une semaine plus tôt.

Hausse édulcorée du sucre

Les cours du sucre s'inscrivaient en légère hausse cette semaine, influencés par la flambée des cours du pétrole qui ont dépassé les 100 dollars le baril jeudi, mais toujours freinés par une offre plus que suffisante.

Habituellement, des prix élevés du pétrole encouragent l'utilisation au Brésil, premier exportateur mondial, de la canne à sucre pour produire un éthanol devenu plus compétitif, ce qui diminue d'autant le sucre disponible sur le marché et dope les cours.

"La demande d'éthanol s'améliore en raison de la crainte que la Russie ne soit pas en mesure de vendre [du pétrole] sur le marché mondial", assure Jack Scoville, analyste de Price Group.

À New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars prochain valait 17,62 cents, contre également 17,62 cents sept jours auparavant.

À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 492,50 dollars contre 484,90 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Montagnes russes pour les précieux

Les métaux précieux ont atteint des sommets jeudi avant de reculer, finissant la semaine à l'équilibre, ballotés par l'appétit pour le risque du marché et l'invasion russe de l'Ukraine. "L'or est monté à un plus haut en 17 mois avant de perdre près de 100 dollars", commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Le mouvement de l'or, prisé par les investisseurs en début de séance alors que la Russie démarrait son invasion et délaissé face à la réaction limitée de l'Occident, a été imitée par les autres métaux précieux.

Malgré la correction en fin de semaine, "nous pensons que la crise Russie-Ukraine va continuer de soutenir le prix des métaux précieux, en raison non seulement de leur attrait comme valeur refuge mais également car cette tension va doper l'inflation, peser sur la croissance et pousser les banques centrales à moins augmenter leurs taux", juge M. Hansen.

L'once d'or s'échangeait pour 1.888,25 dollars, contre 1.898,43 dollars sept jours plus tôt et 1.974,35 dollars à son plus haut jeudi.

Le palladium est plus directement affecté par la crise, car la Russie contrôle 50% du marché mondial. "La perspective de sanctions plus sévères contre les entreprises russes ouvre la possibilité de pénuries", prévient Rupert Rowling, analyste chez Kinesis Money.

L'once de palladium s'échangeait pour 2.347,45 dollars, contre 2.350,75 dollars sept jours plus tôt et 2.714,97 dollars à son plus haut en sept mois jeudi.

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