Diminution de la production de grain en Europe

Toutes céréales confondues, la récolte 2020 mondiale a atteint le chiffre record de 2.230 Mt. En ce qui concerne le blé tendre, la Russie se distingue avec une production record de 81 Mt, dont 37,5 seront disponibles à l’export.
La campagne d’exportation 2020-21 voit le grand retour de la Russie sur le marché du blé tendre. Le pays devrait retrouver sa place de premier exportateur mondial, occupée en 2019-20 par l’Union européenne. Les principaux pays producteurs de l’UE ont en revanche, été touchés par la sécheresse et voient leur production de blé diminuer : - 12 % en Allemagne, - 25 % en France, - 27 % en Bulgarie, - 42 % en Roumanie. La Pologne et les pays baltes ont certes vu leur production augmenter mais au total, l’Union européenne n’a récolté que 113,5 Mt, soit 13 % de moins que l’an dernier. Selon les prévisions de France Agrimer, après des exportations record à 36 Mt au cours de la campagne qui s’est achevée au 30 juin dernier, l’UE n’en exportera que 24 Mt environ pour la campagne en cours.

Forte baisse des quantités françaises

Malgré la grande qualité de la production engrangée par les Français, les quantités sont en très forte baisse pour cause de sécheresse. Ainsi, la collecte de blé n’atteint que 27 Mt, dont 13 Mt devraient être disponibles à l’exportation : 6,4 Mt vers les pays de l’Union européenne (ce qui représente une diminution de 13 % par rapport à la campagne précédente) et 6,6 Mt vers les pays tiers (soit une baisse de 51 % du grand export).
Cependant, selon Marc Zribi, chef de l’unité grain et sucre de France Agrimer, la hiérarchie des principaux pays acheteurs restera inchangé en 2020-21. Pour le blé, le principal importateur sera l’Égypte (qui devrait en acheter 12,7 Mt et se tourner massivement vers la Russie) puis l’Indonésie suivie de l’Algérie, traditionnel client de la France, qui devrait revoir à la baisse son cahier des charges pour se fournir en blé russe. Pour le maïs l’Union européenne, le Japon et la Corée. Pour l’orge, la Chine, l’Arabie saoudite et l’Iran.

Marché chinois

France Agrimer voit la Chine en moteur de la demande mondiale de céréales destinées à la fabrication d’aliments du bétail, en particulier pour les élevages avicoles et porcins dont la demande repart après l’épizootie de grippe porcine. Ces achats concernent du maïs, du sorgho et aussi, pour la France, de l’orge fourragère.
"La demande chinoise sera le point déterminant pour les exportations françaises, la France étant le seul pays d’Europe autorisé à exporter du blé vers cette destination", souligne Thierry de Boussac, directeur commercial du négoce Lecureur et membre du Syndicat national du commerce extérieur de céréales (Synacomex), qui estime à 1 à 2 Mt les quantités exportables vers ce pays. "Vers l’Algérie, la baisse sera drastique, avec seulement 1,5 à 2,5 Mt sur un total de 5 Mt importées par ce pays, prévoit-il. La demande du Maroc pour le blé français devrait atteindre 1 Mt, et celle de l’Afrique de l’Ouest 1 à 1,5 Mt.

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