Après plus d'une décennie de désaccords portés devant l'OMC, les États-Unis et le Brésil, respectivement 1er et 4e exportateurs mondiaux de coton, ont trouvé un accord la semaine dernière à Washington qui modifie les règles du jeu. Le texte ouvre la possibilité de nouveaux financements du secteur cotonnier brésilien et entraîne un changement de règles pour les exportations américaines. D'autres marchés de matières premières devraient être affectés. Retour sur cette nouvelle donne commerciale.
Sur quoi portait le litige ?
En 2002-2003, le Brésil sollicite l'OMC à propos des subventions que les États-Unis accordent à leurs producteurs et exportateurs de coton. À l'époque, Washington leur verse 3 à 4 milliards de dollars d'aides chaque année. C'est l'une des premières fois que des pays en développement (le Brésil et des pays africains) s'opposent aux politiques commerciales de pays industrialisés. En 2009, après de nombreuses passes d'armes, l'OMC autorise le Brésil à prendre des mesures de rétorsion commerciales contre les États-Unis mais les deux pays parviennent à un accord : les États-Unis verseront 830 millions de dollars de dédommagement au Brésil. En septembre 2013, les versements s'interrompent. Et en 2014, les États-Unis adoptent une Farm Bill (loi agricole) qui prévoit de nouvelles aides au secteur cotonnier. Le Brésil menace de s'y opposer.
Le Brésil aide-t-il également ses producteurs de coton ?
Oui, mais dans des proportions beaucoup plus faibles. La politique de prix minimum pour la saison 2013-2014, par exemple, représentera une aide maximale de 250 millions de réais (100 millions de dollars).
Que prévoit l'accord signé le 1er octobre entre les deux pays ?
L'Institut brésilien du coton (IBA) doit recevoir dès ce mois-ci les 300 millions de dollars de dédommagements américains manquants. La somme pourra financer des infrastructures et de la recherche, deux domaines jusqu'ici exclus de l'accord. En contrepartie, Brasilia s'engage à ne pas remettre en cause la partie " coton " de la Farm Bill 2014, et ce jusqu'à la fin de son application en 2018. Roberto Azevedo, le directeur brésilien de l'OMC, a qualifié l'accord d'historique.
Que change cet accord pour la production brésilienne de coton ?
Le Brésil, 5e producteur mondial de coton, espère entre autres perfectionner ses armes biologiques contre le charançon du coton (Anthonomus grandis). Cette bataille nécessite de la recherche car le principal insecticide utilisé jusqu'ici, l'endosulfan, est interdit dans le pays depuis l'an dernier.
Quel sera l'impact sur les exportations brésiliennes ?
La logistique est l'un des principaux défis posés à l'agrobusiness brésilien. Toutes les exportations de coton transitent par les ports du Sud du pays, alors que Bahia, la deuxième région productrice, se trouve dans le Nord-Est. L'Abrapa (Association brésilienne des producteurs de coton) envisage de financer un terminal portuaire dédié à proximité de Bahia. Des équipements spéciaux éviteraient la mauvaise manipulation des fibres, qui arrivent souvent abîmées ou salies à leur destination finale.
Quelle est la place du Brésil dans le marché mondial du coton ?
Le Brésil est le 4e exportateur mondial de coton, après les États-Unis, l'Inde et l'Australie. Il envoie essentiellement son or blanc vers l'Indonésie, la Chine et la Corée du Sud. L'accord du 1er octobre est particulièrement important dans un contexte de prix très bas pour le coton. La Chine, premier importateur de la planète, a constitué un important stock et annoncé son intention de diminuer drastiquement ses importations, ce qui a précipité les cours mondiaux vers le bas. Ils ont atteint en septembre leur plus bas niveau en 5 ans, à 62,59 cents la livre pour livraison en décembre sur l'indice ICE Futures de New York.
Quels impacts aura cet accord sur les marchés d'autres matières premières ?
L'accord prévoit un changement du programme de crédit et de garantie à l'exportation pratiqué par les États-Unis. Jusqu'à présent, les autorités accordaient un crédit à très bas taux pour une durée de 36 mois. L'accord abaisse le délai à 18 mois et augmente le taux d'intérêt. Ces nouvelles conditions s'appliquent au coton et aux autres exportations américaines, comme le maïs et le soja. Elles doivent donc modifier la compétitivité des États-Unis sur ces marchés.
En 2002-2003, le Brésil sollicite l'OMC à propos des subventions que les États-Unis accordent à leurs producteurs et exportateurs de coton. À l'époque, Washington leur verse 3 à 4 milliards de dollars d'aides chaque année. C'est l'une des premières fois que des pays en développement (le Brésil et des pays africains) s'opposent aux politiques commerciales de pays industrialisés. En 2009, après de nombreuses passes d'armes, l'OMC autorise le Brésil à prendre des mesures de rétorsion commerciales contre les États-Unis mais les deux pays parviennent à un accord : les États-Unis verseront 830 millions de dollars de dédommagement au Brésil. En septembre 2013, les versements s'interrompent. Et en 2014, les États-Unis adoptent une Farm Bill (loi agricole) qui prévoit de nouvelles aides au secteur cotonnier. Le Brésil menace de s'y opposer.
Le Brésil aide-t-il également ses producteurs de coton ?
Oui, mais dans des proportions beaucoup plus faibles. La politique de prix minimum pour la saison 2013-2014, par exemple, représentera une aide maximale de 250 millions de réais (100 millions de dollars).
Que prévoit l'accord signé le 1er octobre entre les deux pays ?
L'Institut brésilien du coton (IBA) doit recevoir dès ce mois-ci les 300 millions de dollars de dédommagements américains manquants. La somme pourra financer des infrastructures et de la recherche, deux domaines jusqu'ici exclus de l'accord. En contrepartie, Brasilia s'engage à ne pas remettre en cause la partie " coton " de la Farm Bill 2014, et ce jusqu'à la fin de son application en 2018. Roberto Azevedo, le directeur brésilien de l'OMC, a qualifié l'accord d'historique.
Que change cet accord pour la production brésilienne de coton ?
Le Brésil, 5e producteur mondial de coton, espère entre autres perfectionner ses armes biologiques contre le charançon du coton (Anthonomus grandis). Cette bataille nécessite de la recherche car le principal insecticide utilisé jusqu'ici, l'endosulfan, est interdit dans le pays depuis l'an dernier.
Quel sera l'impact sur les exportations brésiliennes ?
La logistique est l'un des principaux défis posés à l'agrobusiness brésilien. Toutes les exportations de coton transitent par les ports du Sud du pays, alors que Bahia, la deuxième région productrice, se trouve dans le Nord-Est. L'Abrapa (Association brésilienne des producteurs de coton) envisage de financer un terminal portuaire dédié à proximité de Bahia. Des équipements spéciaux éviteraient la mauvaise manipulation des fibres, qui arrivent souvent abîmées ou salies à leur destination finale.
Quelle est la place du Brésil dans le marché mondial du coton ?
Le Brésil est le 4e exportateur mondial de coton, après les États-Unis, l'Inde et l'Australie. Il envoie essentiellement son or blanc vers l'Indonésie, la Chine et la Corée du Sud. L'accord du 1er octobre est particulièrement important dans un contexte de prix très bas pour le coton. La Chine, premier importateur de la planète, a constitué un important stock et annoncé son intention de diminuer drastiquement ses importations, ce qui a précipité les cours mondiaux vers le bas. Ils ont atteint en septembre leur plus bas niveau en 5 ans, à 62,59 cents la livre pour livraison en décembre sur l'indice ICE Futures de New York.
Quels impacts aura cet accord sur les marchés d'autres matières premières ?
L'accord prévoit un changement du programme de crédit et de garantie à l'exportation pratiqué par les États-Unis. Jusqu'à présent, les autorités accordaient un crédit à très bas taux pour une durée de 36 mois. L'accord abaisse le délai à 18 mois et augmente le taux d'intérêt. Ces nouvelles conditions s'appliquent au coton et aux autres exportations américaines, comme le maïs et le soja. Elles doivent donc modifier la compétitivité des États-Unis sur ces marchés.