La situation des planteurs de canne de Marie-Galante, en Guadeloupe, sera "catastrophique même si la convention permettant de débloquer les fonds pour l'usine de sucre est signée", a estimé samedi 18 février le directeur de la coopérative des 1.800 planteurs de Marie-Galante, qui ont bloqué l'île vendredi. Les planteurs de Marie-Galante souhaitaient par ce blocage alerter la population sur leur situation, menacée par le retard pris dans le démarrage de la récolte sucrière, conditionnée à la remise en route de l'usine, en attente du versement d'aides publiques, via une convention portant sur 2016-2017 et qui n'a pas encore été signée. "Au mieux la campagne démarrera fin mars, et s’achèvera en pleine saison des pluies", ce qui conduira à "une perte de récolte 30 à 40.000 tonnes de cannes", a expliqué Thierry Orfèvres, directeur de la Sicama. La dernière convention qui courait jusqu’en 2015 imposait d’augmenter la productivité des planteurs de 62.000 tonnes de cannes à 150.000 tonnes. "Nous l'avons fait et nous avons investi pour cela, nous ne pouvons pas perdre d'argent", affirme Thierry Orfèvres. La signature de la convention permettant la mise en route de la campagne sucrière est suspendue à un conflit autour de deux projets de centrale biomasse adossée à l'usine sucrière : l'un soutenu par l'entreprise Albioma et les acteurs de la filière depuis 2012, et l'autre, par la communauté de commune de Marie-Galante (CCMG), présenté en décembre, dans le cadre d'un projet de démonstrateur industriel de la ville durable (DIVD), axé autour du "tourisme durable".