La saignée se poursuit dans le secteur aéronautique : l'équipementier Latécoère a annoncé vendredi qu'il comptait à son tour supprimer 475 emplois, soit un tiers de ses effectifs en France, pour s'adapter à la crise causée par l'épidémie de Covid-19.
Dans la foulée du mastodonte et donneur d'ordres Airbus, qui entend supprimer 15.000 postes, dont 5.000 en France et a baissé de 40 % ses cadences de production, c'est tout une série de sous-traitants qui ont lancé des plans sociaux pour s'adapter aux conséquences de l'effondrement durable du secteur aérien.
Baisse de cadence
L’État, qui a lancé en juin un plan de soutien au secteur de 15 milliards d'euros, recensait ainsi début septembre 27 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) en cours en Occitanie, cœur du secteur aéronautique du pays, notamment à Figeac Aero (320 postes) ou Daher (1.300 postes).
Chez Latécoère, le projet présenté aux partenaires sociaux "conduirait à la suppression de 475 postes sur les 1.504 que compte le groupe en France au 31 juillet 2020", affirme le groupe.
"La baisse de cadence de 40 % de nos principaux clients a entraîné une baisse équivalente de l'activité. Cette situation devrait se poursuivre l'année prochaine, le retour aux niveaux pré-Covid-19 n'étant pas prévu avant 2025", justifie la société, mettant en avant la nécessité de "renforcer son agilité" pour pouvoir participer à la conception de l'"avion décarboné" à l'horizon 2035.
Réduire l'impact du plan
Latécoère, passé en décembre sous le contrôle du fonds d'investissement américain Searchlight, a enregistré une perte nette de 94 millions d'euros au premier semestre. "On est dans l'obligation d'agir", a plaidé Thierry Mootz, son directeur général délégué.
Côté syndical, "la réaction nous semble disproportionnée sur le plan humain, mais sur sa pertinence économique il est encore trop tôt pour juger", a réagi Thierry Ynglada, délégué CFE-CGC, qui entend se "battre pour réduire le périmètre du plan (...) et pour qu'il y ait le moins de licenciements secs possibles".
"On savait qu'il y avait un projet de réorganisation, on s'attendait à quelque chose de dégueulasse. Ce qui m'a abasourdi, c'est l'ampleur, c'est un assassinat industriel", a dénoncé Florent Coste, délégué CGT. Selon lui, "seul Airbus peut sauver Latécoère. Il faut qu'Airbus arrête d'étrangler sa chaîne d'approvisionnement" en demandant "sans arrêt de baisser les prix".
Fondé en 1917 par Pierre-Georges Latécoère, pionnier de l'Aéropostale avec ses hydravions, Latécoère est spécialisé dans les aérostructures (tronçons de fuselage, portes) et les systèmes d'interconnexion (câblages, meubles avioniques et équipements embarqués) qu'il fournit à Airbus, Boeing, Mitsubishi ou Embraer. Quelque 345 postes (sur 827) seraient supprimés dans l'activité Aérostructures, 130 (sur 677) dans l'activité Interconnexion, selon les syndicats.
Depuis le début de l'épidémie, le groupe, qui employait 5.200 personnes dans treize pays fin 2019, a déjà supprimé 35 % de ses effectifs à l'étranger, soit "un peu plus de 1.000 postes", selon Thierry Mootz. Il a également coupé de 60 % dans ses dépenses d'investissements et obtenu un prêt garanti par l’État de 60 millions d'euros, tout en maintenant ses dépenses de recherche et technologie (R&T).
Pour la France, des discussions en amont avec les pouvoirs publics ont déjà permis d'éviter 150 suppressions de postes supplémentaires et la suppression de trois sites, selon lui.
Baisse de cadence
L’État, qui a lancé en juin un plan de soutien au secteur de 15 milliards d'euros, recensait ainsi début septembre 27 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) en cours en Occitanie, cœur du secteur aéronautique du pays, notamment à Figeac Aero (320 postes) ou Daher (1.300 postes).
Chez Latécoère, le projet présenté aux partenaires sociaux "conduirait à la suppression de 475 postes sur les 1.504 que compte le groupe en France au 31 juillet 2020", affirme le groupe.
"La baisse de cadence de 40 % de nos principaux clients a entraîné une baisse équivalente de l'activité. Cette situation devrait se poursuivre l'année prochaine, le retour aux niveaux pré-Covid-19 n'étant pas prévu avant 2025", justifie la société, mettant en avant la nécessité de "renforcer son agilité" pour pouvoir participer à la conception de l'"avion décarboné" à l'horizon 2035.
Réduire l'impact du plan
Latécoère, passé en décembre sous le contrôle du fonds d'investissement américain Searchlight, a enregistré une perte nette de 94 millions d'euros au premier semestre. "On est dans l'obligation d'agir", a plaidé Thierry Mootz, son directeur général délégué.
Côté syndical, "la réaction nous semble disproportionnée sur le plan humain, mais sur sa pertinence économique il est encore trop tôt pour juger", a réagi Thierry Ynglada, délégué CFE-CGC, qui entend se "battre pour réduire le périmètre du plan (...) et pour qu'il y ait le moins de licenciements secs possibles".
"On savait qu'il y avait un projet de réorganisation, on s'attendait à quelque chose de dégueulasse. Ce qui m'a abasourdi, c'est l'ampleur, c'est un assassinat industriel", a dénoncé Florent Coste, délégué CGT. Selon lui, "seul Airbus peut sauver Latécoère. Il faut qu'Airbus arrête d'étrangler sa chaîne d'approvisionnement" en demandant "sans arrêt de baisser les prix".
Fondé en 1917 par Pierre-Georges Latécoère, pionnier de l'Aéropostale avec ses hydravions, Latécoère est spécialisé dans les aérostructures (tronçons de fuselage, portes) et les systèmes d'interconnexion (câblages, meubles avioniques et équipements embarqués) qu'il fournit à Airbus, Boeing, Mitsubishi ou Embraer. Quelque 345 postes (sur 827) seraient supprimés dans l'activité Aérostructures, 130 (sur 677) dans l'activité Interconnexion, selon les syndicats.
Depuis le début de l'épidémie, le groupe, qui employait 5.200 personnes dans treize pays fin 2019, a déjà supprimé 35 % de ses effectifs à l'étranger, soit "un peu plus de 1.000 postes", selon Thierry Mootz. Il a également coupé de 60 % dans ses dépenses d'investissements et obtenu un prêt garanti par l’État de 60 millions d'euros, tout en maintenant ses dépenses de recherche et technologie (R&T).
Pour la France, des discussions en amont avec les pouvoirs publics ont déjà permis d'éviter 150 suppressions de postes supplémentaires et la suppression de trois sites, selon lui.