Avec ses camions électriques à hydrogène, Nikola affirme pouvoir révolutionner le secteur des transports. Pourtant, un investisseur soutient que ce n'est que du vent. Résultat, une semaine de montagnes russes en Bourse.
Fondée en 2015 par Trevor Milton, la société travaille principalement au développement de camions et pick-up fonctionnant avec des batteries électriques ou des piles à combustible hydrogène, ainsi que sur des stations de recharge à hydrogène.
N'en ayant encore produit aucun, la société a néanmoins noué des partenariats stratégiques avec plusieurs groupes industriels réputés, dont le géant allemand de l'ingénierie Bosch, l'Italien CNH Industrial et tout récemment, le constructeur automobile américain General Motors. Le 8 septembre, l'annonce d'un accord avec ce dernier avait d'ailleurs fait bondir le titre de 41 % à la Bourse de New York où le groupe est coté depuis juin grâce à son rapprochement avec une société fondée par un ancien haut-responsable de GM : VectoIQ. De même que Tesla, Nikola profite à Wall Street d'un engouement certain chez les investisseurs du secteur des véhicules électriques, considéré comme l'avenir de l'automobile.
Cependant, la société d'investissement Hindenburg Research a publié le 10 septembre un rapport accusant la start-up de "fraude complexe" reposant sur les multiples mensonges de son fondateur ainsi que d'avoir "induit ses partenaires en erreur (...) en prétendant faussement disposer d'importantes technologies". Ces investisseurs ont donc parié sur la baisse du titre en Bourse. Écroulement qui est en effet survenu en trois jours avec une baisse de 36 %.
À la suite de ces accusations, Nikola a immédiatement réfuté les attaques avant de diffuser un démenti plus conséquent lundi. Le groupe, qui dit s'être ouvert au gendarme américain des marchés financiers de ce rapport destiné, selon lui, à manipuler le prix de son action, a pu reprendre 11 % à Wall Street lundi.
Le pot aux roses
Nikola ne dément toutefois pas complètement la mise en scène d'une vidéo montrant en 2017 un de ses prototypes en action. Selon Hinderburg, le camion a "été tracté au sommet d'une colline sur une route isolée et simplement filmé en train de descendre la pente". La start-up se contente d'affirmer "n'avoir jamais dit que le camion fonctionnait avec son propre système de propulsion dans la vidéo" mais avoir simplement indiqué que le véhicule était "en mouvement".
Pour Hindenburg, le démenti de Nikola sur ce point, comme sur d'autres, est "complètement inadéquat". De son côté, le directeur financier de la start-up, Kim Brady, a estimé lundi le rapport "offensant" pour ses partenaires. Avant de s'engager avec Nikola, "Bosch a détaché des ingénieurs pendant plusieurs mois, chargés d'étudier le dossier", a-t-il par exemple souligné lors d'une conférence organisée par la banque RBC. Quant à GM, celle-ci a été accompagnée par les plus grandes banques et cabinets de conseils avant d'accepter de prendre 11% des parts de l'entreprise, a-t-il ajouté. Puis de clamer : "Il est ridicule de penser que (ces groupes) n'ont pas examiné l'entreprise de près, de bien plus près que ce qu'un acteur extérieur voulant miser sur la baisse du titre en Bourse n'aurait pu le faire".
Des surprises encore possibles
Pour Daniel Ives, analyste chez Wedbush, l'avenir de Nikola dépend de la façon dont le groupe déploiera sa stratégie d'ici 2023 : "Si Trevor et son équipe parviennent à construire leur usine en Arizona, à transformer les prototypes en modèles (à la fois le pick-up Badger et les camions), à installer les bases de son réseau de charge à hydrogène et à attirer les commandes de camions en proposant une marge brute attractive, alors Nikola a une réelle opportunité et l'action reflétera cette dynamique".
Le groupe peut-il devenir le prochain Tesla, le fabricant de véhicules électriques fondé par le fantasque Elon Musk qui vaut désormais bien plus cher en Bourse que les constructeurs traditionnels alors qu'il vend bien moins de voitures ? Probablement pas, répond Dan Ives. Comme Apple ou Amazon qui dominent de loin leur secteur respectif, "il n'y a qu'un seul Tesla", insiste-t-il. "Mais sur le marché des véhicules électriques, des centaines de milliards de dollars vont être dépensés dans la prochaine décennie et y aura plusieurs gagnants", ajoute le spécialiste, estimant que Nikola pourrait en faire partie.
N'en ayant encore produit aucun, la société a néanmoins noué des partenariats stratégiques avec plusieurs groupes industriels réputés, dont le géant allemand de l'ingénierie Bosch, l'Italien CNH Industrial et tout récemment, le constructeur automobile américain General Motors. Le 8 septembre, l'annonce d'un accord avec ce dernier avait d'ailleurs fait bondir le titre de 41 % à la Bourse de New York où le groupe est coté depuis juin grâce à son rapprochement avec une société fondée par un ancien haut-responsable de GM : VectoIQ. De même que Tesla, Nikola profite à Wall Street d'un engouement certain chez les investisseurs du secteur des véhicules électriques, considéré comme l'avenir de l'automobile.
Cependant, la société d'investissement Hindenburg Research a publié le 10 septembre un rapport accusant la start-up de "fraude complexe" reposant sur les multiples mensonges de son fondateur ainsi que d'avoir "induit ses partenaires en erreur (...) en prétendant faussement disposer d'importantes technologies". Ces investisseurs ont donc parié sur la baisse du titre en Bourse. Écroulement qui est en effet survenu en trois jours avec une baisse de 36 %.
À la suite de ces accusations, Nikola a immédiatement réfuté les attaques avant de diffuser un démenti plus conséquent lundi. Le groupe, qui dit s'être ouvert au gendarme américain des marchés financiers de ce rapport destiné, selon lui, à manipuler le prix de son action, a pu reprendre 11 % à Wall Street lundi.
Le pot aux roses
Nikola ne dément toutefois pas complètement la mise en scène d'une vidéo montrant en 2017 un de ses prototypes en action. Selon Hinderburg, le camion a "été tracté au sommet d'une colline sur une route isolée et simplement filmé en train de descendre la pente". La start-up se contente d'affirmer "n'avoir jamais dit que le camion fonctionnait avec son propre système de propulsion dans la vidéo" mais avoir simplement indiqué que le véhicule était "en mouvement".
Pour Hindenburg, le démenti de Nikola sur ce point, comme sur d'autres, est "complètement inadéquat". De son côté, le directeur financier de la start-up, Kim Brady, a estimé lundi le rapport "offensant" pour ses partenaires. Avant de s'engager avec Nikola, "Bosch a détaché des ingénieurs pendant plusieurs mois, chargés d'étudier le dossier", a-t-il par exemple souligné lors d'une conférence organisée par la banque RBC. Quant à GM, celle-ci a été accompagnée par les plus grandes banques et cabinets de conseils avant d'accepter de prendre 11% des parts de l'entreprise, a-t-il ajouté. Puis de clamer : "Il est ridicule de penser que (ces groupes) n'ont pas examiné l'entreprise de près, de bien plus près que ce qu'un acteur extérieur voulant miser sur la baisse du titre en Bourse n'aurait pu le faire".
Des surprises encore possibles
Pour Daniel Ives, analyste chez Wedbush, l'avenir de Nikola dépend de la façon dont le groupe déploiera sa stratégie d'ici 2023 : "Si Trevor et son équipe parviennent à construire leur usine en Arizona, à transformer les prototypes en modèles (à la fois le pick-up Badger et les camions), à installer les bases de son réseau de charge à hydrogène et à attirer les commandes de camions en proposant une marge brute attractive, alors Nikola a une réelle opportunité et l'action reflétera cette dynamique".
Le groupe peut-il devenir le prochain Tesla, le fabricant de véhicules électriques fondé par le fantasque Elon Musk qui vaut désormais bien plus cher en Bourse que les constructeurs traditionnels alors qu'il vend bien moins de voitures ? Probablement pas, répond Dan Ives. Comme Apple ou Amazon qui dominent de loin leur secteur respectif, "il n'y a qu'un seul Tesla", insiste-t-il. "Mais sur le marché des véhicules électriques, des centaines de milliards de dollars vont être dépensés dans la prochaine décennie et y aura plusieurs gagnants", ajoute le spécialiste, estimant que Nikola pourrait en faire partie.