Sur 314 chefs d'entreprises, patrons de filiales étrangères ou cadres dirigeants interrogés, représentant 34 nationalités, plus de la moitié (53 %) citent l'UE comme le premier partenaire qu'ils souhaiteraient avoir à l'horizon 2050, d'après une enquête menée par Choiseul et publiée le 5 mars.
C'est presque quatre fois plus que la Chine, pourtant devenue un important investisseur sur le continent ces dernières années (16 % des répondants), les États-Unis (11 %) et la Russie, que seuls 3 % souhaitent voir en tête des partenaires étrangers.
"Les dirigeants africains perçoivent la volonté européenne de s'intéresser davantage à l'Afrique", commente le président de l'institut Choiseul, Pascal Lorot.
L'UE veut dynamiser ses investissements dans des secteurs d'avenir tels que le numérique et l'énergie au travers de l'initiative "Global gateway", notamment en Afrique, une réponse européenne au programme chinois des "nouvelles routes de la soie". Ainsi, plus de la moitié des dirigeants interrogés dans cette enquête jugent l'initiative européenne "prometteuse".
"Un retour en arrière" pour la Chine
"La Covid est aussi passée par là, la guerre en Ukraine aussi, et on a vu le poids des dépendances. Aujourd'hui, ces dirigeants se disent que les proximités géographiques permettront un raccourcissement des flux", poursuit Pascal Lorot.
Concurrente de l'Europe, la Chine subit "un retour en arrière" en Afrique, observe aussi l'expert. Pékin a notamment réduit ses prêts sur le continent face aux difficultés de certains pays à les rembourser, voire aux défauts de paiements, comme en Zambie.
La présence chinoise sur le continent est tout de même jugée "nécessaire" par 42 % des dirigeants économiques interrogés dans cette enquête.
L'Allemagne et la France plébiscitées
Au sein de l'UE, les Africains veulent surtout voir l'Allemagne jouer un rôle éminent (à 69 %), devant la France (61 %) et l'Espagne (16 %).
Les investisseurs européens restent de loin les plus grands détenteurs de stocks d'investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, selon les statistiques de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) pour 2022.
Le Royaume-Uni (sorti de l'UE en 2021) était en tête avec 60 milliards de dollars, devant la France et les Pays-Bas avec 54 milliards de dollars chacun.
La rédaction (avec l'AFP)