​Nord Stream 2 : Washington et Berlin veulent trouver un terrain d’entente

Les États-Unis et l'Allemagne ont affiché leur volonté de surmonter leur différend concernant le gazoduc Nord Stream 2 cet été, mais aussi plus largement la Russie, après les années Donald Trump conflictuelles.
À l'occasion de sa première visite en Allemagne, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a assuré que les deux pays continueraient de faire "front commun contre toute action dangereuse ou provocatrice de la Russie". Il a cité l'épineuse question ukrainienne mais aussi "l'emprisonnement du [principal opposant russe] Alexeï Navalny ou la désinformation dans nos démocraties".

Concernant le gazoduc Nord Stream 2, âpre pomme de discorde entre Washington et Berlin, Antony Blinken a réaffirmé l'hostilité de son pays à ce projet, mais il a exprimé l'espoir de parvenir à un compromis avec Berlin. Même son de cloche du côté du ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, qui a assuré que l'Allemagne entendait s'efforcer de trouver un compromis d'ici août 2021 au plus tard. Ce gazoduc relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique sans passer par l'Ukraine. Il est soutenu par Berlin, mais très critiqué à Washington et en Europe de l'Est.

"Nous sommes déterminés à voir si nous pouvons tirer quelque chose de positif d'une situation difficile dont nous avons hérité", a souligné Antony Blinken, assurant vouloir faire tout pour "un résultat final" où "la sécurité énergétique de l'Europe ne sera pas compromise". Dans les discussions avec l'Allemagne, "notre objectif reste de faire en sorte que la Russie ne puisse pas utiliser l'énergie comme un outil coercitif, comme une arme contre l'Ukraine ou contre quiconque en Europe", a-t-il également souligné.

Entente souhaitée d’ici août 2021

"Nous sommes maintenant en pourparlers [pour déterminer] comment les attentes qu'il y a à Washington peuvent être remplies", a souligné Heiko Maas. "Nous connaissons les attentes à Washington et il est extrêmement important que nous parvenions à un résultat avec lequel Washington puisse également travailler", a-t-il affirmé, disant vouloir parvenir à "des résultats bientôt".  Concrètement, il a notamment l'espoir de progrès avant la visite prévue le 15 juillet de la chancelière allemande Angela Merkel à Washington, la première depuis l'entrée en fonction de Joe Biden à la Maison-Blanche. L'objectif est de parvenir au plus tard à une entente d'ici août quand l'administration américaine devra de nouveau présenter au Congrès un rapport sur le gazoduc et les sanctions prévues dans ce cadre. 

Les médias allemands ont évoqué la possibilité d'un compromis incluant un mécanisme de compensation pour l'Ukraine. Principal pays de transit du gaz russe vers l'Europe aujourd'hui, ce pays redoute de perdre de l'argent avec le gazoduc en mer Baltique et craint aussi des conséquences pour sa sécurité. Après s'être vivement opposés, sous la présidence de Donald Trump, sur la construction de ce gazoduc aujourd'hui quasiment terminé, Berlin et Washington jouent l'apaisement. Le gouvernement de Joe Biden a décidé fin mai de ne pas sanctionner les acteurs principaux de Nord Stream, reliant la Russie à l'Allemagne en contournant l'Ukraine.

L'ancien président américain avait multiplié les coups de griffe contre Berlin tant au sujet de sa balance commerciale que de sa participation au budget de l'Otan. Les dirigeants allemands, au premier rang desquels la chancelière, n'ont pas caché leur soulagement de voir Joe Biden entrer dans le Bureau ovale.

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